Les Faucheurs sont les anges d'Alden Bell

Les Faucheurs sont les anges, d'Alden Bell.

Temple n'a aucun souvenir du monde avant la chute.
Du monde avant les zombies, avant les camps de survivants, avant les plaines de suie où tombent les vivants et se lèvent les morts.
Temple a quinze ans, mais le temps de l'innocence est depuis longtemps révolu. Seule face à la nature, à ses miracles et à sa sauvagerie, elle est pourtant décidée à profiter de ce que la vie peut encore lui offrir, et à découvrir ce que dissimule l'horizon.
Et derrière cette adolescente au coeur simple et dur, habitée par le désir d'être juste, se profile l'ombre de l'homme qui a juré de la tuer.

• Auteur : Alden Bell     |     Editeur : Bragelonne
• Genre : Science-Fiction/Dystopie     |    Langue : Français
• Date de parution : 20/04/2012     |     Nombre de pages : 288

Me revoilà avec un Bragelonne. Je dois avouer que ça me manquait. Mais bon, j’en ai plein ma PAL donc ça va. Je dois avouer que j’ai été quelque peu troublée au départ par Les Faucheurs sont les anges. Mais cette impression s’est vite dissipée et j’ai dévoré le tome.

Alors, d’abord, une chose qui m’a un peu perturbée, c’est l’absence totale de tirets de discussions. Du coup, les dialogues sont au même niveau que la narration, et c’est à nous de les repérer (j’ai d’abord pensé que j’avais un souci d’impression dans mon exemplaire, mais dans ces cas-là, ça ne serait pas pour tout le livre, non ?). Mais bon, c’est surprenant durant les premiers instants, puis on s’y fait rapidement. Et puis, je me dis que c’est peut-être fait exprès, un moyen de plonger un peu plus dans la désolation. Parce que c’est vrai, il n’y a pas tant que ça de personnages.

Cette histoire, bien que parlant de zombies, n’est pourtant pas centrée sur eux, à l’instar d’autres romans du même genre. Non là, on suit Temple, jeune fille de 15 ans, dans son voyage, un voyage humain. Temple n’a pas de but à son voyage, elle ne fait que parcourir les Etats-Unis, sans avoir où aller ni que faire. Mais les rencontres qu’elle fait durant ses escales chez des groupes de survivants changent son destin.

C’est de cette façon qu’elle rencontre Moïse Todd –qu’elle se met à dos et qui va la poursuivre jusqu’à la fin-, ainsi que L’Idiot, jeune homme vraisemblablement muet et quelque peu diminué, mais dont Temple va pourtant prendre soin. On s’attache d’ailleurs fortement à ces deux-là durant leur périple. Mais il est vrai que Temple reste assez éloignée du lecteur tout de même et on ne sait donc quasiment rien d’elle. Du coup, c’est assez… perturbant et frustrant.

A l’inverse, même si on ne sait rien de lui non plus, j’ai bien aimé le personnage de Moïse, même s’il veut la tuer. Il m’a semblé plus… je ne sais pas trop… plus vrai, plus humain.

On trouve plein d’émotions dans cette histoire. De la colère, de la peur, de la tristesse, de la haine… Tout ça vient nous happer et nous plonger dans le texte. De plus, on ressent bien les problèmes de nourriture, de sécurité, engendrés par la présence des « limaces », des « sacs à viande », comme les appelle Temple. De fait, ne soyez pas étonnés de la présence de passages plus ou moins violents (selon les moments, mais ils restent néanmoins simples, pas d’inquiétudes). Après tout, Temple doit lutter pour survivre, elle n’a pas d’autre choix et elle le sait.

Mais il y a aussi de beaux moments, quoique plus rares, comme par exemple au début avec les petits poissons multicolores.

En bref, une jolie lecture sur fond d’histoire nettement moins jolie, mais qui emporte et passionne. On dévore le livre et arrivé à la fin, on n’est pas si surpris que ça par le dénouement. En tout cas, je ne l’ai pas été. A vous de me dire ce qu’il en a été pour vous.

Karine N.