mercredi 11 décembre 2013

Bras de fer de Jérôme Bourgine

Bras de fer, de Jérôme Bourgine
EN PARTENARIAT AVEC SARBACANE
De part et d'autre du bras de fer, il y a le fils et le père.
Le fils, Julian. 18 ans, champion de natation et amoureux de Leïla.
Le père, Louis. Ouvrier syndicaliste, mutique, forgé dans l'acier.
Et puis il y a l'accident de moto. Fini la natation, fini la "vie normale", fini aussi les bras de fer avec le père. Julian a tout perdu, croit-il.
Tout sauf Leïla.

  • Auteur : Jérôme Bourgine     |     Editeur : Sarbacane
  • Genre : Réaliste/Contemporain     |    Langue : français
  • Date de parution : 29     |     Nombre de page(s) : 302
Dès le résumé, j'ai pressenti que ce roman serait chargé en émotions. Je ne m'étais pas trompée, et je ne regrette pas du tout ma lecture.

C'est un récit dur qui traite de sujets graves comme le handicap, la drogue, etc. C'est fort, percutant et parlant. On suit Julian, ses parents et sa copine après qu'il ait perdu son bras dans un accident de moto. Si dit comme ça cela paraît simple, il n'en est rien car ce récit est sombre, empli de tourments, résultats de cet accident.

L'intrigue est en fait le parcours d'un jeune afin de se reconstruire, un parcours qui semble bien impossible à faire. L'histoire est à voix multiples, celles de Julian, Leila (sa copine), Louis (son père), Madeleine (sa mère) et Kurt (un voisin aveugle), entre autres. Toutes se mêlent grâce à un point de vue omniscient.
Ce récit aborde des thèmes forts, qui nous parlent, tels que les problèmes de relation père/fils, l'addiction, l'amour, et surtout la façon de se reconstruire après un accident grave. Ces thèmes sont percutants, saisissants, et ne peuvent que nous parler, nous sembler incroyablement réaliste. Après tout, ce genre de situation pourrait arriver à n'importe qui, à tout le monde. Je trouve que Bras de fer sensibilise le lecteur, notamment au sujet de la drogue, mais pas seulement, et pour ça j'apprécie beaucoup.

Julian est un jeune de 18 ans qui ne s'entend pas avec son père, et qui voit sa vie bouleversée lorsqu'il perd son bras dans un accident de moto après avoir, encore une fois, perdu au bras de fer avec son père. Cet accident va lui permettre d'enfin avancer, mais avant il va le faire chuter dans la drogue, moyen d'oublier la perte de son bras, et les ennuis s'accumulent de plus en plus, c'est un cercle sans fin. Ce personnage m'a un peu agacé par moment, parce qu'il sait au fond de lui que tout le monde veut l'aider, mais il n'en tient pas compte. Ce n'est qu'à la fin qu'il se rend compte qu'il a vraiment merdé.
Leila aime Julian, quoi qu'il arrive. Elle le soutient, l'aide à remonter la pente, malgré tout ce qu'il fait. Mais il l'entraine peu à peu dans sa chute alors qu'elle veut juste l'aider, sauver leur vie de couple. Et tout ça pourrait bien mettre en péril leur histoire. Malgré qu'elle soit un peu dans l'ombre, c'est tout de même elle qui, au final, agit pour aider vraiment Julian alors qu'il est dans les ennuis jusqu'au cou. Je suis juste un peu déçue de sa « fuite » finale. Je pensais qu'elle s'accrocherait plus.
Malgré son côté bourru et renfermé, j'ai apprécié Louis, le père de Julian. Il n'aime pas les gens, il est colérique et ne montre jamais d'émotions, mais cela s'explique par une blessure cachée de son enfance que l'on finit par comprendre à demi-mots. Après l'accident, il voudrait, au fond de lui, aider son fils. Mais il ne sait pas comment faire, ni comment le montrer. Il se sent coupable, même s'il ne veut pas se l'avouer.

La plume de l'auteur reste fluide et agréable, bien que cette fois le récit paraisse décousu par moments. En effet, tout ne nous est pas raconté, juste les moments forts et importants, et même certains passages ne sont pas excessivement décris, expliqués, ce qui rend un peu floues certaines scènes. Il n'empêche que l'on est très vite emporté dans ce récit plein d'émotions, de tendresse et de souffrance. Les lecteurs ne sont pas épargnés, ils souffrent avec le couple qui plonge dans un cauchemar sans fin et de plus en plus sombre. Et la fin nous laisse bouche bée, démoralisés, mais avec néanmoins une lueur d'espoir manifeste.

Karine N.

2 commentaires: