samedi 29 juin 2024

Un passé englouti d'Ava Reid

Un passé englouti, d'Ava Reid
Effy Sayre a toujours cru aux légendes du Petit Peuple. Hantée depuis son enfance par des visions du roi des fées, elle ne trouve de réconfort que dans les pages d'Angharad, l'épopée d'Emrys Myrddin, son auteur préféré. Le livre en lambeaux est tout ce qui lui permet de survivre à ses études d'architecture. Aussi, lorsqu'elle remporte un concours pour restaurer le manoir du défunt Myrddin, elle est persuadée que c'est un signe du destin.

Domaine décrépit sur le point de s'effondrer dans une mer affamée, le Manoir d'Hiraeth est un lieu perché à la frontière entre les mondes, peuplé d'êtres mystérieux. Parmi eux se trouve Preston Héloury, jeune étudiant en littérature, bien déterminé à prouver que Myrddin est un imposteur.

Enquêtant sur l'héritage de l'écrivain, les deux étudiants découvriront peu à peu que des forces obscures conspirent contre eux, et que la vérité pourrait les mener à la ruine.
  • Auteur : Ava Reid     |     Editeur : De Saxus
  • Genre : Fantasy     |    Langue : Français
  • Date de parution : 13/06/2024     |     Nombre de pages : 384
C’est un roman que j’avais hâte de découvrir, même si j’ai appris à la fin qu’il s’agissait peut-être d’un tome 1. Cela dit, il peut se suffire à lui-même je trouve.

On a ici une histoire atypique, un univers qui mêle le fantastique et le gothique, avec un brin de romance et même d’horreur. Il n’est pas simple de le ranger dans un style bien précis, mais en tout cas attendez-vous à être surpris.
Le récit est beaucoup centré sur l’atmosphère, sur l’ambiance aux côtés d’Effy dans ce manoir délabré qu’elle doit restaurer.

Effy est une jeune femme à laquelle je n’ai eu aucun mal à m’attacher. Souffrant depuis petite de crises d’anxiété et de paranoïa, elle vit depuis avec un traitement pour limiter ses crises. Cela ne l’empêche pourtant pas de voir des choses que les autres ne remarquent pas. Elle a également subi pas mal d’abus, physique et psychologique, de la part des hommes. Ce roman met en effet en place une société où la femme n’est vue que comme un objet, incapable de faire quoi que ce soit.

L’autrice a su avec brio retranscrire un univers très métaphorique, dans lequel on se met à douter de ce qui semble être la réalité. Nous suivons donc Effy dans sa quête de vérité centrée sur son auteur favori, son roman traitant du Roi des fées et du manoir de l’auteur en question. J’ai beaucoup aimé également l’omniprésence de l’eau, dans un monde qui a subi un Engloutissement et en craint un second.

Le personnage de Preston est assez intéressant également, quoique pas assez étoffé à mon goût. Il incarne le réalisme, le rationnel, tout l’inverse d’Effy. Tous les deux vont devoir s’apprivoiser et apprendre à accepter la vision des choses de l’autre pour pouvoir avancer dans leur travail.
Leur relation évolue assez lentement, ce qui la rend plus réelle à nos yeux de lecteur. Toutefois, je n’ai pas trouvé qu’elle apportait vraiment quelque chose à l’intrigue, mis à part un climat de confiance entre les deux protagonistes (ce qui aurait tout autant été le cas avec une amitié).

Concernant la fin, et les révélations qui l’accompagne, certaines choses se sont avérées assez prévisibles et évidentes une fois révélées. J’aurai aimé un peu plus de fantasmagorie pour rester au plus près de l’ambiance du récit dans sa globalité.
Mais j’ai quand même beaucoup aimé ce dénouement qui, comme je le disais au début, suffit amplement à mon sens pour clôturer l’histoire. Je me demande ce qui pourrait bien aborder un tome 2, si tome 2 il y a.

En tout cas, je ne peux que vous le conseiller, même s’il n’est pas forcément simple d’entrer dans l’histoire du fait de son ambiance très floue. C’est un roman avec des sujets assez durs, mais abordés avec une pointe de magie.


Karine N.

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