Pour ses dix-neuf ans, Vincent s’est offert un parricide. Il a tué son
bourreau. Mais peut-on vraiment se libérer de l’emprise du Mal ?
Peut-on se reconstruire après avoir subi le pire ? Incarcéré, Vincent
doit affronter ses démons, apprendre à se connaître et s’accepter… pour
atteindre la délivrance, sa résilience.
- Auteur : Julia M. Tean | Editeur : Rebelle
- Genre : Thriller | Langue : Français
- Date de parution : 08/10/2016 | Nombre de pages : 140
Wahou. Résilience m'a attiré dès que j'en ai
vu la couverture, et encore plus après que j'ai étudié en cours le processus de
la résilience. Alors, merci Julia de m'avoir permis de le lire, parce que j’en
ressors… muette, bouleversée.
Après ma
lecture, je me suis demandé comment j'allais écrire cette chronique. De temps
en temps, un livre bouleversant nous tombe dessus, avec ses mots et ses
émotions, et je ne sais jamais comment traduire ce que j'en ai pensé.
Vincent a 19 ans
lorsqu'il "s'offre" un parricide, éliminant ce père qui l'a brutalisé
toute son enfance. On suit son récit dès son incarcération, ainsi que des
flash-backs de son passé pour comprendre ce qu'il a vécu.
Vincent n'est
pas un innocent. Pas au sens classique du terme. C'est un enfant formaté,
traumatisé par des parents qui le détestaient, une mère prostituée et un père
raciste et homophobe qui passait sa colère sur son fils tout en lui inculquant
ses "valeurs" bien à lui, et une maladie dégénérative qui le rend
famélique et de faible constitution.
Il n'est pas
innocent, mais il n'est pas responsable non plus, et c'est ce qui fait de lui
un personnage des plus complexes, parce qu'il n'a rien demandé de tout ça, il
ne voulait qu'un peu d'amour et il n'y a jamais eu droit.
On sait que
Vincent a commis des actes qu'on ne peut pardonner, Julia M. Tean ne l'a pas
peint comme un petit agneau innocent, mais on sait aussi qu'il n'est pas
responsable de tout ça, pas totalement. C'est ce qu'il a subi depuis qu'il est
petit qui l'a construit et poussé à agir. Les maltraitances infantiles sont
terribles et laisse énormément de traces sur le psychique des enfants qui les
subissent.
En prison,
Vincent doit affronter son passé, ce qu'il a vécu, pour pouvoir enfin accepter qui
il est et surmonter tout ce qu'il a subi. C'est ça la résilience, faire face
pour pouvoir avancer, se reconstruire. Deux personnes vont, sans qu’il ne le
veuille, l’aider dans ce processus. Une étudiante qui s’attache trop vite, et
un codétenu du genre que son père lui a appris à détester depuis toujours.
La narration est
crue, sans fioritures et assez violente. Si elle peut en effet troubler voir
bloquer certaines âmes sensibles, personnellement je trouve que cela fait
partie du récit. Quelque chose de plus romancé, de plus atténué n'aurait, à mon
sens, pas convenu.
C'est un récit
beau et violent à la fois, glaçant, qui nous broie les entrailles pendant et
après la lecture.
Je n'ai pas de
mots assez marquants pour témoigner de la force de ce livre et de ce que j'ai
ressenti en le lisant. Ce roman, en 140 pages, aborde des thèmes
particulièrement forts. La maltraitance, l'homophobie, le racisme, et
j'en passe.
Tout ce que je
peux dire, c'est qu'il faut se faire son propre avis. Tout le monde ne le verra
pas de la même chose, mais Vincent mérite qu'on lise son histoire je trouve. Et
pour moi, son récit est un coup de cœur, un coup au cœur.
Karine N.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire