Ne t'en va pas de Paul Griffin

Ne t'en va pas, de Paul Griffin

Rien ne préparait Céce, lycéenne réservée mais pleine d'avenir, à tomber amoureuse de Mack. Le jeune homme est tout son contraire : il a abandonné l'école, attire les problèmes comme un aimant et se pasionne pour le dressage de chiens maltraités. Quand ils sont ensemble, pourtant, la vie paraît tellement plus facile. Céce prend confiance en elle et Mack parvient à gérer son agressivité. La grisaille qui les entoure disparaît sous les projets d'avenir. Mais Céce réussira-t-elle à apaiser pour de bon la colère tapie dans le coeur de Mack ?
Jusqu'où, par amour, sera-t-elle capable d'aller ?

• Auteur : Paul Griffin     |     Editeur : La Martinière jeunesse
• Genre : Jeunesse/Romance     |    Langue : français
• Date de parution : 21/03/2013     |     Nombre de page(s) : 316

C’est pour son thème que je me suis procuré ce roman. Et si, dans l’ensemble, il m’a bien plu, je dois avouer que je reste un peu sur ma faim pour quelques petites choses.

L’intrigue semble au premier abord être une romance comme il y en a des tas dans d’autres livres. Pourtant, ce qui m’a plu, c’est la vie douloureuse des personnages, leur âmes blessées, et ce côté inéluctable qu’apporte le prologue. En effet, celui-ci nous annonce le nombre de jours sur lequel s’étale le roman, et nous plonge surtout dans un flou complet. Il semble résumer ce qu’il s’est passé pendant ces 102 jours, et le fait qu’il soit placé avant l’histoire apporte un suspense certain à l’histoire, mais créé aussi un sentiment comme quoi, malgré ce que l’on pourra espérer, la fin ne sera pas vraiment heureuse.

Ainsi donc, l’histoire de Céce (dont je n’ai toujours pas vraiment compris la prononciation) et de Mack dure 102 jours. Les chapitres suivent donc un décompte, du 1^er au 102^ème. Toutefois, ce n’est pas toujours linéaire, par exemple on passe du 10^ème au 16^ème).

Le souci de ce genre de construction, c’est qu’il faut savoir relier les « morceaux ». Or, ici, j’ai trouvé que les ellipses et les sauts dans le temps étaient un peu mal faits, ça manque de clarté lorsqu’on passe d’une scène à une autre : on ne comprend donc pas forcément que plusieurs heures ou jours se sont écoulés et on perd un instant le fil du récit car il nous manque des précisions. C’est dommage je trouve, car du coup l’intérêt risque de s’émousser.

L’écriture de l’auteur est simple, fluide, mais j’ai trouvé que le récit manquait de profondeur. En fait, ça aurait pu être un roman vraiment fort et marquant pour moi, mais j’étais un peu à distance des personnages, de leur relation, à cause d’un manque de détails et d’ellipses quelque fois préjudiciables au récit.

Ce roman est un récit à deux voix : celles de Mack et de Céce. Le fait que le nom du personnage que l’on suit soit indiqué en début de chapitre était une bonne chose. Ainsi on ne se perd pas durant la lecture. Par contre, je trouve que le résumé du livre aurait dû plus se concentrer sur Mack, car pour moi c'est lui qui est vraiment le personnage central du roman, et non pas Céce.

Mack est un jeune homme à part, solitaire, qui a des lacunes au niveau du français, du fait qu’il a arrêté l’école, mais qui est pourtant très gentil. Il est passionné par le dressage des chiens maltraités, mais ne peut pas payer l’entrée en école spécialisée. Son père est alcoolique, brutal et se désintéresse de son fils. Mack a également tendance à se laisser emporter par la violence, ce qui lui apporte pas mal d’ennuis. C’est le personnage que j’ai préféré dans ce roman. J’ai trouvé attendrissant sa façon d’essayer de s’approcher de Céce, sans vraiment savoir quoi faire. Il ne sait pas du tout comment agir et réagir avec les gens, n’arrive pas à regarder qui que ce soit dans les yeux. Ses actes sont émouvants je trouve, car ils sont vrais, sincères.

Céce, elle, a un instinct prononcé, elle sent venir les ennuis, ou les bonnes choses. Elle ne veut pas que son frère Tony s’engage dans l’armée justement à cause d’un pressentiment. C’est une bonne élève en classe malgré qu’elle grandisse dans une famille pour le moins compliquée. Je ne me suis pas vraiment attaché à elle, je ne sais pas à quoi cela est dû, mais je pense que c’est parce que je n’ai pas ressenti beaucoup d’émotions venant d’elle.

Concernant les autres personnages, on trouve principalement Carmella (la mère de Céce), Tony (son frère), Vico (le gérant du restaurant où tous travaillent) et Marcy (une amie de Céce). D’autres arrivent par la suite, mais ce sont eux les principaux secondaires. J’ai bien aimé la profonde gentillesse de Tony, ainsi que celle de Vico et son côté un peu barré.

A partir de la moitié du livre, les choses changent radicalement. Alors que les deux jeunes rêvent d'une vie heureuse ensemble tous les deux, un évènement vient brusquement briser tout ça. S’ajoute ensuite d’autres mauvais éléments, qui font que tous les deux se voient de plus en plus séparés. Et puis, on voit plus en détails comment Mack dresse les chiens dans cette moitié, et j’ai vraiment bien aimé. En fait, c’est cette seconde moitié que j’ai préféré, car elle est plus sombre, plus douloureuse.

La fin, quant à elle, n’est pas ultra heureuse. Par certains aspects elle l’est, mais pas complètement. Je trouve que c’est une fin dans la continuité du texte, elle ne m’a pas déçue, au contraire.

En bref, un roman qui n’est pas si mal, mais qui a manqué de quelques petites choses pour que je l’apprécie pleinement et entièrement. Mais, que cela ne vous empêche pas de le lire, c’est une belle histoire.

Karine N.