Fantômes : histoires troubles, de Joe Hill
CHALLENGE MYSTÈRE 2013 de Frogzine - thème janvier
Imogene est jeune et belle. Elle embrasse comme une star et connaît l'histoire du cinéma sur le bout des doigts. Elle est morte et attend Alec Sheldon, dans la salle de projection le Rosebud, un certain après-midi de 1945... Arthur Roth est un gosse solitaire qui a de grandes idées et le don de s'attirer des ennuis. Il n'est pas facile de se faire des amis quand on est le seul garçon en plastique gonflable de la ville... Francis est malheureux. Autrefois humain, c'est aujourd'hui une sauterelle géante de deux mètres cinquante, et quand ils l'entendront striduler, tous les habitants de Calliphora se mettront à trembler... John Finney est enfermé dans un sous-sol taché du sang des autres enfants martyrs qui l'y ont précédé. Dans ce sous-sol se trouve aussi un téléphone ancien modèle débranché depuis longtemps. Pourtant, la nuit, il se met à sonner... Qui est à l'appareil? Le passé n'est pas mort. Il est encore à venir... En deux livres et de nombreux prix, Joe Hill s'est très vite imposé comme un des grands maîtres du fantastique. Avec Fantômes, il a connu un beau succès aussi bien auprès des critiques que des lecteurs.
Karine N.
CHALLENGE MYSTÈRE 2013 de Frogzine - thème janvier
Imogene est jeune et belle. Elle embrasse comme une star et connaît l'histoire du cinéma sur le bout des doigts. Elle est morte et attend Alec Sheldon, dans la salle de projection le Rosebud, un certain après-midi de 1945... Arthur Roth est un gosse solitaire qui a de grandes idées et le don de s'attirer des ennuis. Il n'est pas facile de se faire des amis quand on est le seul garçon en plastique gonflable de la ville... Francis est malheureux. Autrefois humain, c'est aujourd'hui une sauterelle géante de deux mètres cinquante, et quand ils l'entendront striduler, tous les habitants de Calliphora se mettront à trembler... John Finney est enfermé dans un sous-sol taché du sang des autres enfants martyrs qui l'y ont précédé. Dans ce sous-sol se trouve aussi un téléphone ancien modèle débranché depuis longtemps. Pourtant, la nuit, il se met à sonner... Qui est à l'appareil? Le passé n'est pas mort. Il est encore à venir... En deux livres et de nombreux prix, Joe Hill s'est très vite imposé comme un des grands maîtres du fantastique. Avec Fantômes, il a connu un beau succès aussi bien auprès des critiques que des lecteurs.
- Auteur : Joe Hill | Editeur : JC Lattès
- Genre : Fantastique/Nouvelles | Langue : français
- Date de parution : 17/02/2010 | Nombre de page(s) : 354
Je pressentais
que ce recueil allait me plaire, de par son thème mais aussi sa couverture. Et
je ne me suis pas trompée.
Globalement, c’est
un recueil troublant, empli d’histoire qui, même si elles n’effraient pas
toutes, perturbent clairement le lecteur et l’émeuvent. Les textes sont courts
dans l’ensemble, mais néanmoins ils se suffisent à eux-mêmes, bien que pour
certains on se prend à imaginer une suite. On est assez souvent dans le flou,
on ne sait pas si les choses arrivent vraiment ou non. Par exemple, on ne sait pas s’il y a
vraiment des vampires dans Fils d’Abraham, ou si ce n’est que le père qui est
fou. J’ai remarqué que les personnages que l’on suivait étaient tous des
garçons, du moins les personnages principaux. Je me demande bien pourquoi. De
plus, ce sont des personnages atypiques, reclus, pauvres, solitaires et j’en
passe. Ce fait les éloigne du lecteur, qui ne peut donc pas vraiment s’identifier.
- Dernier cri :
On commence le
recueil par une mise en abime. En effet, nous lisons une nouvelle que le
personnage, Eddie Carroll, est lui-même en train de lire. Je trouve intéressant
de commencer le recueil par une nouvelle qui parle d’un éditeur d’épouvante.
Cela renforce l’effet miroir. Carroll est un éditeur qui publie des anthologies
d’épouvantes. Mais il ne trouve plus de textes intéressants, jusqu’à cette
nouvelle, Le Dernier cri. Dans
celle-ci, on suit l’histoire d’une jeune femme enlevée, torturée, qui réussit à
s’échapper mais semble culpabiliser d’avoir survécu. C’est un récit fort,
pleins de thèmes très réels, et qui plait d’emblée à Carroll. Les choses se
corsent lorsque Carroll souhaite retrouver l’auteur de ce texte. Ce dernier est
vraisemblablement très difficile à trouver, et tout aussi effrayant que sa
nouvelle. La fin est troublante, dans le sens où on ne sait pas ce qu’il
advient d’Eddie. On ne peut que supposer et imaginer la suite par nous-même.
- La Belle au ciné hantant :
Ici, nous sommes
face à l’histoire d’un cinéma hanté par une demoiselle fana de films, Imogene,
et du vieux propriétaire, Alec, qui la connait depuis son enfance. Ce n’est pas
un texte effrayant à proprement parler en fait. Je l’ai plutôt trouvé beau,
faisant doucement monter l’intérêt et la fascination pour ce fantôme, et se
terminant par une légère pointe de romantisme.
- Pop Art :
De nouveau, une
histoire qui ne fait pas vraiment peur. Pop Art est une histoire d’amitié entre
un garçon normal, bien que solitaire, et Art, un garçon en plastique gonflable.
J’avoue que pendant un moment je n’ai rien compris à cette histoire de
plastique. Puis je me suis faite à cette notion. Après tout, c’est du fantastique,
donc tout est possible. Au final, c’est une belle nouvelle, pleine d’amitié,
mais aussi de tristesse. La tolérance est également présente, dans le fait
qu’il ne faut pas juger quelqu’un à son apparence, à sa condition physique.
- Stridulations :
Stridulations est une étrange histoire où un garçon,
Francis, est devenu un insecte géant à son réveil. Il est cependant dommage
qu’on ne sache pas un minimum pourquoi, parce que du coup on est dans le flou
complet. Si au départ Francis semble encore plus ou moins lucide, l’instinct de
l’insecte prend peu à peu possession de lui, jusqu’au carnage final qui clôt le
récit. Dans l’ensemble, c’est un récit assez flippant.
- Fils d’Abraham :
On suit cette
fois Maximilien Van Helsing, ainsi que son petit frère, Rudolf. Leur nom de
famille m’a, dès que je l’ai vu, soufflé le thème de la nouvelle. On a
d’ailleurs aussi une référence à Jonathan Harker. Toutefois, on reste, comme
pour les autres nouvelles, dans le flou concernant la véracité des choses. Le
récit se termine brutalement (dans tous les sens du terme), après avoir fait
monter la peur et la tension chez le lecteur.
- Mieux qu’à la maison :
Ici on suit
Homer, fils d’un entraineur de base-ball qui vient de se faire, encore,
expulser du terrain et ridiculiser en direct. C’est suite à ce match qu’Homer a
regardé à la télé qu’on enchaine sur ses problèmes, essentiellement
psychologiques et psychiques : il bave quand il est tendu, sans rien
pouvoir y faire, divers sons, objets et odeurs l’insupportent, et il a plusieurs
manies étranges. Je ne vais pas vous faire la liste complète, parce qu’il y en
a beaucoup. Je n’ai pas très bien saisi le but de cette nouvelle, hormis le
fait qu’Homer et son père se sentent mieux au stade que chez eux, et que son
père est le seul qui comprend les soucis d’Homer.
- Le téléphone noir :
Dès le début de
la nouvelle, Finney se fait enlever. Le
téléphone noir est un huis clos sombre et troublant. On se demande ce qu’il
va arriver à Finney, mais aussi pour quelle raison il a été enlevé. Le titre
doit son nom au téléphone noir qui est dans la pièce où le garçon est enfermé,
un téléphone fantôme en quelque sorte, duquel provient d’étranges appels.
- Dans la souricière :
Wyatt est
dyslexique et bosse dans une boutique de location de films. Ce n’est pas
l’entente cordiale avec sa collègue, et c’est à cause d’une menace qu’il se
fait virer. C’est un homme qui se sent piégé depuis son adolescence, à courir
pour rien comme dans une souricière. Il pense qu’il ne fait jamais rien de
bien. L’histoire débute vraiment au moment où il rentre chez lui après avoir
été viré. Il tombe sur une femme et son petit garçon égorgé, mais encore
vivant. Il veut le sauver, réussir enfin quelque chose. Mais visiblement, ce
n’est pas une tâche aisée.
- La cape :
Eric tombe d’un
arbre dans lequel il s’était réfugié pour échapper à son frère, Nick. Il est
sauvé par sa cape de super-héros, qui le fait flotter un moment dans les airs,
jusqu’à l’instant où elle se détache. Il est de fait blessé assez gravement. Au
fil des années qui passent, on voit que cet évènement a bouleversé sa vie, en
plus des séquelles que cela lui a apporté. Il est sombre, taciturne et ne fait
plus rien… et cela ne s’arrange pas quand il retrouve la cape et vole de
nouveau. On croit pendant un moment qu’Eric n’est pas méchant dans le fond,
jusqu’à la dernière page, qui est vraiment une chute pour cette nouvelle.
- Dernier souffle :
Le Dr Alinger se
charge de faire les visites d’un petit musée-funérarium bien étrange, plutôt
glauque et peu connu à une famille. Dès le départ, on se sent comme piégés.
Entrés par curiosité, la famille ne peut plus reculer et se retrouve entrainée dans
la visite. Le point étrange de ce récit, c’est la collection du docteur :
des bocaux par centaines qui contiennent des derniers souffles, que l’on peut
entendre grâce à un système de son invention. J’ai bien aimé cette idée de
recueillement des derniers soupirs. C’est une nouvelle perturbante, effet qui
est renforcé par l’atmosphère sombre et par l’atypique Dr Alinger. D’autant que
la fin fait tout de même froid dans le dos.
- Bois mort :
Cette
nouvelle-ci ne fait qu’une page, ce qui est assez surprenant, d’autant que l’histoire
se suffit largement de cette longueur. Le narrateur est inconnu, mais cela n’a
pas d’incidence sur le récit. Au contraire, il explique ce que sont les
bois-fantômes, qui reviendraient hanter les lieux où ils ont été coupés. La
chute en revient au narrateur, qui a lui aussi coupé un vieil arbre chez lui,
et qui visiblement serait hanté.
- Un petit-déjeuner :
Killian, un
vagabond, voyage sans destination précise depuis la mort de son compagnon de
route. C’est lorsqu’il arrive devant une maison, à sa descente de train, qu’il
demande un petit déjeuner à la femme qui habite là. Le côté étrange se trouve
dans les trois filles de la veuve, qui jouent à un bien drôle de jeu, et
proposent à Killian d’y participer.
- Bobby Conroy revient d’entre les morts :
Rien de vraiment
paranormal dans cette histoire. Bobby est figurant pour un film de zombies de
George Romero (et joue bien évidemment un zombie, comme toutes les personnes
présentes). Il retrouve sur le tournage Harriet, une ancienne copine. Ils réapprennent
à se connaitre tout au long du tournage, et la fin nous laisse dans le flou
quant à ce qu’ils vont devenir. Cette nouvelle, sert en quelque sorte à nous montrer l’envers du
décor de l’épouvante.
- Le masque de papa :
Même si je n’ai
pas vraiment tout compris dans cette nouvelle, notamment concernant l’aspect
fantastique qui est présent, j’ai tout de même bien apprécié cette dimension.
Au départ, on suit Jack et ses parents qui vont passer la nuit dans un chalet
près d’un lac. Là où le mystère s’installe, c’est quand les masques entrent en
scène. A partir de là, il est assez compliqué de discerner le vrai du faux, et
de comprendre le fin mot de l’histoire.
- Escamotage :
Pour ce dernier
texte, plus long que les autres, Nolan écrit une lettre qu’il ne destine à
personne dans laquelle il relate la disparition de son ami Eddie, ainsi que de
son frère Morris, faits qui se sont produit dans son adolescence. On sent très
vite que ce personnage a quelque chose à cacher, et ça se confirme par la
suite. Pendant la lecture, on se perd dans les méandres de l’histoire, tout
comme dans les étranges constructions grandeur nature en cartons de Morris.
Karine N.
Je suis contente que le recueil t'ait plu.
RépondreSupprimer:) merci de nouveau pour ce troc !
Supprimer