vendredi 19 mars 2021

Dear Evan Hansen de Val Emmich

Dear Evan Hansen, de Val Emmich
Le lycée, de base, c'est l'angoisse. Et pour quelqu'un comme Evan, qui souffre d'anxiété sociale, c'est même carrément l'enfer. Sur les conseils de son psy, il s'écrit des lettres à lui-même. Mais lorsque Connor, la brute du lycée, lui en vole une, la vie d'Evan bascule. Car, quelques heures plus tard, Connor est retrouvé mort, avec la lettre sur lui.
Dès lors, tout le monde est persuadé qu'ils étaient meilleurs amis et Evan se retrouve au centre de l'attention du lycée... et de Zoé, la soeur de Connor, qu'il aime en secret. Pour la première fois, Evan se sent compris, apprécié, il se sent exister. Tout ce qu'il a à faire, c'est maintenir l'illusion.
  • Auteur : Val Emmich     |     Editeur : Bayard
  • Genre : Jeunesse/Contemporain     |    Langue : Français
  • Date de parution : 03/03/2021     |     Nombre de pages : 423

Ce roman, je n’en avais absolument pas entendu parler avant de l’installer en rayon au magasin. Et si au départ je n’avais pas spécialement prévu de le prendre, j’ai eu une envie de lecture contemporaine jeunesse, et du coup je me suis laissée tenter.

 

On suit ici Evan, un adolescent qui souffre de phobie sociale. Autant dire que, pour lui, aller au lycée, parler aux autres, même commander un repas en livraison à domicile, c’est tout simplement l’enfer pour lui. Dans le cadre de la thérapie qu’il suit avec son psy, Evan s’écrit des lettres à lui-même. Mais le jour où Connor, la brute du lycée, lui en vole une, va marquer un tournant dans sa vie : Connor va être retrouvé mort avec cette lettre sur lui, et tout le monde va croire que les deux jeunes étaient meilleurs amis. Pris dans l’engrenage, Evan va tenter de maintenir l’illusion pour continuer de se sentir exister auprès des autres.

 Mine de rien, ce roman aborde plusieurs thèmes assez difficiles. Entre la phobie sociale, le suicide, les relations sociales et familiales compliquées, l’effet boule de neige de certains mensonges, etc., autant dire que l’on est servi.

Fort heureusement, tout ça est amené de façon subtile au fil du récit, l’ensemble est bien intégré à l’histoire et à son fil conducteur.

J’ai également bien apprécié la présence de chapitres du point de vue de Connor, des chapitres brefs qui le montre assister à l’histoire d’Evan en tant qu’esprit, et il nous raconte également qui il était vraiment, et pourquoi il a fait ce qu’il a fait. J’aurai même aimé suivre Connor un peu plus que ça, en apprendre encore plus le concernant.

 Evan est un personnage intéressant à suivre. Pour le coup, on sort totalement du cliché du héros populaire ou lambda du lycée, au contraire. On a un héros dont tout le monde ignore l’existence, a qui personne ne parle jamais. Il est là comme un fantôme, il traverse les jours en se parlant seulement à lui-même à travers ses lettres, car même au niveau familial c’est un désert (sa mère travaille en hôpital et suis des cours du soir, et son père est allé vivre ailleurs loin de son fils).

Toute cette histoire lui tombe dessus sans crier gare, et il ne sait plus comment réagir face au gens, face à cette situation qui le dépasse complètement. Incapable de s’exprimer, il laisse au début les gens déduire ce qu’ils veulent, et se retrouve coincé dans ce mensonge par omission qui en demande d’autres.

 C’est un roman qui se lit vite mais qui est pas mal prenant, on souffrirait presque pour Evan. Je me suis d’autant plus attaché à lui que je sais ce qu’il vit, je connais ça, ayant moi-même quelques problèmes avec le relationnel et le contact humain. Son évolution est progressive dans son parcours pour découvrir la « vie réelle », hors de son enfermement volontaire.

 

En tout cas, c’est un roman que je conseille sans souci, une histoire d’adolescents un peu différente de ce que l’on peut connaitre, même si les codes du genre sont bien présents. A découvrir sans problème !


Karine N.

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