August et Jack n'ont jamais fait partie du même monde. August est
discret, alors que Jack est la star du lycée. Pourtant, tous deux
partagent bien des secrets, à commencer par leur amitié qui remonte à
l'enfance. Quand Jack semble envahi par des hallucinations inquiétantes,
c'est le monde d'August qui s'effondre. Il réagit alors de la seule
façon qui lui semble envisageable : en plongeant dans la folie de Jack.
- Auteur : K. Ancrum | Editeur : Milan
- Genre : Young adult | Langue : Français
- Date de parution : 20/02/2019 | Nombre de pages : 315
Bon. J’ai
terminé à l’instant Rois de cendres.
Et je ne sais pas quoi en dire. Pourtant j’ai adoré ce roman, si atypique, si
envoûtant, si… plein de choses.
En fait, ce n’est
pas un roman à lire si vous aimez les histoires bien « propres »,
avec de beaux chapitres bien construits et un fil conducteur tout du long. Là,
on a plutôt des bribes de chapitres, des passages très courts ou un peu plus
long, dans le style un peu journal intime en fait, bien que le narrateur soit
extérieur. Et c’est cette construction qui m’a plu dès le départ, avant même
que je n’en sache plus sur l’intrigue.
Ensuite, on a le
livre en tant qu’objet. Une couverture noire parsemée de dorures, un personnage
en noir et blanc avec une silhouette plus transparente derrière… Je trouve qu’elle
représente bien le roman et les personnages que sont August et Jack. Et
surtout, il y a cette brillante idée de faire s’assombrir les pages au fil de
notre lecture, jusqu’à en devenir des pages complètement noires, écrites en
blanc, un revirement total par rapport au début du roman, pages blanches
écrites en noires. On a l’impression de voir un journal se remplir, les pages
se remplir de tout un tas de choses, jusqu’au retournement de situation qui
bouleverse autant les personnages que la construction du livre.
L’histoire en
elle-même est plutôt trouble. August et Jack sont deux lycéens qui n’ont, a priori,
rien en commun. L’un fait partie des sportifs, l’autre est plutôt dans la norme
moyenne, ni intéressant ni paria. Et pourtant ! Ils sont amis depuis
toujours, en secret, vivants des aventures quand ils étaient enfants,
grandissant côte à côte.
Tous les deux
ont leurs problèmes. La mère d’August et malade, son père est totalement absent
du tableau, et c’est au jeune homme de subvenir aux besoins du foyer. Pour
cela, il sert de revendeur à la dealeuse du lycée.
Jack vient d’une
famille riche, mais il est totalement abandonné par ses parents qui ne sont
jamais là, et ne voit donc pas combien leur fils va mal et sombre de plus en
plus. Ça, il n’y a qu’August pour le voir et pour s’en inquiéter fortement.
Parce que oui,
la trame de ce roman, c’est la maladie qui va se déclarer chez Jack : il
se met à voir un autre monde, superposé à la réalité, et chaque jour voit ses
visions augmenter, prendre de plus en plus de place, au point que la réalité
perd de sa consistance, se délite dans ce monde sombre que Jack considère comme
de plus en plus réel.
August veut l’aider,
plus que tout, et les voilà donc embarqué dans une quête épique pour sauver ce
monde onirique fanstastico-médiéval, dans lequel le Roi d’Osier doit parvenir à
reprendre son trône s’il ne veut pas que le sombre Pied-Fendu prenne le
pouvoir.
August est très
dépendant de Jack, voire trop au fil du roman. Il ferait absolument tout pour
Jack, peu importe les risques. Cette relation de dépendance est bien
retranscrite je trouve, de même que la maladie de Jack. Je me sentais vraiment
mal pour eux, assez souvent d’ailleurs, compte tenu de ce qui leur arrive.
Les personnages
secondaires ne sont pas inutiles, bien qu’ils soient peu présents. On ne s’attache
pas spécialement à eux, mais je n’ai pas trouvé cela spécialement gênant. Au
contraire, cela parait logique vu que les deux héros principaux ne sont pas
très proches des autres et s’en éloignent au fil des pages.
Je ne suis pas certaine
que mon avis soit très constructif en fait. Mais tant pis. Ce roman m’a mis un
vrai claque, il est puissant et poignant, et je suis ravie de l’avoir acheté et
lu, parce que c’est un coup de cœur pour moi.
Karine N.
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