Une braise sous la cendre tome 1 de Sabaa Tahir

Une braise sous la cendre tome 1, de Sabaa Tahir

Je vais te dire ce que je dis à chaque esclave qui arrive à Blackcliff : la Résistance a tenté de pénétrer dans l’école un nombre incalculable de fois. Si tu travailles pour elle, si tu contactes ses membres, et même si tu y songes, je le saurai et je t’écraserai."
Autrefois l’Empire était partagé entre les Érudits, cultivés, gardiens du savoir, et les Martiaux, armée redoutable, brutale, dévouée à l’empereur. Mais les soldats ont pris le dessus, et désormais quiconque est surpris en train de lire ou d’écrire s’expose aux pires châtiments. Dans ce monde sans merci, Laia, une esclave, et Elias, un soldat d’élite, vont tout tenter pour retrouver la liberté… et sauver ceux qu’ils aiment.

• Auteur : Sabaa Tahir     |     Editeur : Pocket Jeunesse
• Genre : Fantasy     |    Langue : Français
• Date de parution : 15/10/2015     |     Nombre de pages : 523

J'ai beaucoup entendu parler de ce roman, et je n'ai du coup pas hésité à l'acheter. Je voulais me faire mon avis, les échos que j'en ai entendu étant assez différent (roman qui sort des sentiers battus ou non selon les avis, très violent ou non, etc.).

Dans un monde au style un peu moyenâgeux, les Martiaux (soldats d'élite) se sont emparés du pouvoir, écrasant les Érudits et les réduisant en esclavage. Quiconque est pris à lire ou écrire est arrêté et s'expose au pire des traitements. Cela s'est passé 500 ans avant ce récit, qui s'ouvre sur Laia et son grand frère Darin, obligé de s'enfuir de chez eux face à un raid des Martiaux... mais les choses ne se passent pas comme prévu.

Les chapitres alternent entre Laia et Elias, les deux héros de cette saga. Elias est un soldat d'élite sur le point de terminer sa formation. Mais il ne supporte pas son existence, et ne rêve que d'une chose : fuir Blackcliff et être enfin libre. Laia est une jeune fille qui a tout perdu : sa famille, sa maison, ses affaires, lors d'un raid des Martiaux. Ne lui reste que son frère ainé, Darin, enlevé par les Martiaux. Elle décide de trouver les rebelles de la Résistance pour qu'ils l'aident à sauver son frère.

Si Elias est sûr de sa force, de son talent (après son entrainement, il n’y a pas de doutes à avoir), il hésite sur ce qu’il doit faire. De son côté Laia est peu sûre d’elle. Elle doute, se trouve faible, mais elle est la seule qui peut encore sauver son frère, emprisonné par les Martiaux.

Alors que Laia doit devenir esclave pour avoir un espoir de sauver son frère, Elias se retrouve face à un choix crucial : fuir, ou tenter les Épreuves pour devenir le nouvel Empereur. Ce dernier va voir sa lignée s'éteindre, il n'aura pas de descendants, et les prédictions des Augures se réalisent. Quatre des nouveaux Mask (Elias, son amie Helene, et ses rivaux Marcus et Zak) sont sélectionnés pour ces rudes épreuves.

Concernant le contexte historique, le monde était autrefois partagé entre les Érudits et les Martiaux. Mais ces derniers, aux ordres de l'empereur et avides de pouvoir, ont fini par écraser les Érudits (aider d'un acier indestructible dont le secret est jalousement gardé) et par interdire la lecture et l'écriture, faisant disparaitre le savoir. Maintenant, tout ce qui compte dans la ville de Serra, c’est Blackcliff.

Blackcliff est une école militaire des Martiaux, où la discipline règne à son paroxysme. Les élèves Martiaux ont divers niveaux à franchir pour atteindre le plus élevé et finir la formation en tant que Masks. Mais la douleur et la mort sont présentes à chaque pas pour ces jeunes, qui n’ont pas forcément choisis d’être là. Blackcliff est contrôlé d'une main de fer par la Commandante, femme méchante et sans aucune pitié, qui est aussi la mère d'Elias.

Malgré sa taille, le livre se lit finalement assez vite, on ne voit pas le temps passer et on est quand même bien emportés dans l'histoire. C'est un gros point positif, surtout compte tenu du nombre de pages.

Chose qui change des autres romans du genre, nous n'avons pas une romance qui s'installe au bout de dix pages. Les deux héros se rencontrent tard, et on sent juste un léger soupçon d'attirance entre les deux au bout d'un moment. Mais même à la fin, il n'y a pas d'amour qui les fait avancer, juste un désir de liberté.

Un des points qui ressort le plus dans la promo du roman, mais aussi dans les avis le concernant, c'est la violence qui le compose. Effectivement, on a des scènes assez dures, sanglantes aussi, et mettant essentiellement des enfants en scène. On est dans une école militaire pour enfants qui est brutale et clairement sans pitié. Les enfants sont battus, torturés afin de les rendre totalement obéissants aux ordres. Les esclaves Erudits ne sont pas en reste niveau douleur, étant brutalisés pour n’importe quel motif.

Toutefois, vu tout ce qu’on en dit, je m’attendais à plus. Certes, la violence est bien là, on ne peut pas la rater, mais… je ne sais pas, le côté « roman pour public d’adolescents » à du réduire un peu le niveau. Ce qui m’a le plus marqué c’est la souffrance psychologique, pas la douleur physique. Mais bon, je ne suis pas non plus déçue, j’imaginais juste plus que ça.

J'ai beaucoup aimé aussi le fait que rien n'est acquis. On croit avoir compris quelque chose, et quelques chapitres plus tard on réalise que l'on s'est trompé. Les personnages sont troubles, on ne sait pas qui est sincère ou ne l'ai pas, ce qui ajoute pas mal de mystère et de tension à l'histoire.

Pour conclure, c'est pour moi un très bon premier tome qui installe une histoire violente, émouvante d'une certaine façon, mais aussi forte et entrainante.

Tout ce qu'il faut pour me plaire.

Karine N.