Nos faces cachées de Amy Harmon

Nos faces cachées, de Amy Harmon

Ambrose Young est beau comme un dieu. Le genre de physique que l'on retrouve en couverture des romances. Et Fern Taylor en connaît un rayon, elle en lit depuis ses treize ans. Mais peut-être parce qu'il est si beau, Ambrose demeure inaccessible pour une fille comme elle. Jusqu'à ce qu'il cesse de l'être...
Nos faces cachées est l'histoire de cinq amis qui partent à la guerre.
L'histoire d'amour d'une jeune fille pour un garçon brisé, d'un guerrier pour une fille ordinaire. L'histoire d'une amitié profonde, d'un héroïsme du quotidien bouleversant.
Un conte moderne qui vous rappellera qu'il existe un peu de Belle et un peu de Bête en chacun de nous...

• Auteur : Amy Harmon     |     Editeur : Robert Laffont (coll. R)
• Genre : Drame/Romance     |    Langue : Français
• Date de parution : 22/01/2015     |     Nombre de pages : 434

Nos faces cachées est un roman qui a eu droit à pas mal de battage médiatique de la part des blogueurs et blogueuses. Je l'ai beaucoup vu passé sur le net, et je me suis du coup laissé tenter, sans savoir de quoi parlait l'histoire. Ce fut finalement pour moi presque un coup de coeur, mais il m'a manqué quelques petites choses pour que ce soit le cas.

Le récit s'ouvre sur la rentrée scolaire en 2001, où nous faisons connaissance avec Fern, adolescente plutôt effacée, invisible en quelque sorte. Et surtout, elle est amoureuse depuis longtemps d’Ambrose, le très beau leader de l'équipe de lutte, la star de son lycée. Autant dire qu’elle est certaine que jamais il ne la remarquera. A moins qu'un drame ne survienne et ne les rapproche...

Il faut savoir que l’histoire ne traite pas uniquement de l'année 2001, mais s'étale sur plusieurs années. Les personnages grandissent, changent, et doivent faire face à des choix et des malheurs. On assiste en fait à leur passage à l’âge adulte, un passage qui est pour certain précipité. Ce point m'a plu, le fait que l'on suive plusieurs années, bien que j'aurais aimé que ce soit mieux indiqué pour le lecteur. En tout cas, c'est tout une tranche de vie que l'on suit, une longue période bien retranscrite.

Fern est une jeune fille très proche de son cousin, Bailey, qui a le même âge qu'elle et qui est handicapé. Elle a grandi avec lui et a un peu adopté sa vision de la vie. Elle a un complexe d'infériorité, elle pense ne pas être assez belle pour que l'on s'intéresse à elle. C’est pourtant une personne gentille, attentionnée et drôle. Elle a tendance aussi à s’occuper des personnes qui ont besoin d’aide, comme Bailey, mais aussi Ambrose après ce qui lui arrive.

Bailey est un personnage qui est très présent, autant auprès de Fern que d'Ambrose. Malgré son handicap (il est atteint de la myopathie de Duchenne), c'est un personnage important. Il sait qu'il va mourir tôt, mais il est tout de même enjoué, plein de vie, et j'ai vraiment adoré ce personnage. En fait, j’ai trouvé que c’était un peu le conseiller, la « conscience » de Fern et Ambrose. Il leur permet de réfléchir et de prendre conscience de certaines choses.

Ambrose est un jeune homme en plein doute. En plus de sa passion pour la lutte qu'il remet en question, les évènements tragiques du World Trade Center le font se poser beaucoup de questions, voire même envisager de s'engager dans l'armée. Ce qui va lui arriver va le bouleverser complètement, si bien qu’il lui faudra apprendre à se laisser aller, à se laisser apprivoiser par Fern.

Ce roman est surprenant, je ne m'attendais pas à ça. C'est très émouvant, mais je m'attendais à bien plus vu ce qu'on en a dit. Néanmoins, j'ai été touchée par l'histoire et les personnages. Je ne peux pas nier que c’est un récit fort et touchant, qui nous fait beaucoup réfléchir et ressentir pas mal de choses, et pour moi c’est un point positif.

Le thème sort de l'ordinaire. Franchement, je n'aurais jamais pensé tomber sur de jeunes adultes blessés par la guerre (qu’il s’agisse des soldats ou non),  la perte de proches, la maladie et la douleur. C'est l'histoire d'une reconstruction, celle d’Ambrose, cruellement blessé dans son corps mais aussi dans son âme.

L'émotion est donc bien présente, mais c'est surtout à un événement dramatique dans le dernier tiers du livre que j'ai fondu en larmes. Et un certain discours que prononce Ambrose par la suite n'a pas arrangé les choses. Il va me falloir un petit moment pour me remettre, c'est certain.

Je regrette par contre que certains points soient traités trop rapidement. J'aurais aimé plus de développement, en plus de plus d'émotions fortes et bouleversantes, ainsi qu'un peu plus d'action. Et puis, certaines choses restent... peu crédibles on va dire, surtout au niveau du caractère des personnages qui par moments ne paraissent pas réalistes.

Il n'empêche que c'est un roman fort, percutant dans la leçon de vie qu'il donne, et dans toutes les notes d'amour, d'amitié, d'espoir et de courage qui sont présentes.

Également, je trouve le roman assez inégal. En fait, toute la première partie du roman (la moitié, à peu près), est intéressante et se lit vite, mais il ne s’y passe pas grand-chose. Par contre, la seconde moitié est nettement plus intéressante et relève donc le niveau global. En fait, il s’agit de toute la partie après le drame d’Ambrose, une partie qui s’avère beaucoup plus riche en émotions.

Je ne peux pas vraiment mettre de mots sur la force de ce roman. En fait, chaque lecteur le ressentira à sa manière je pense.

Personnellement, j'y ai vu beaucoup de courage et de souffrance (même si ce n’est pas forcément vers Fern que mon cœur a penché, mais plutôt en premier vers Bailey, et ensuite Ambrose), et une grande leçon sur tout ça et sur la reconstruction de soit, la valeur de la beauté (extérieure et intérieure), ainsi que sur l'amour inconditionnel.

C'est certes très prévisible dans l'ensemble, mais le récit recèle quelques surprises, qu’elles soient bonnes ou mauvaises.

En somme, c'est un roman émouvant et fort, malgré quelques défauts, qui nous emporte avec efficacité et je que ne peux que conseiller.

Karine N.