Dante attend les résultats de ses examens. Le courrier qui lui ouvrira
les portes de l'université. De sa future vie. Celle dont il a toujours
rêvé.
Mais quand on sonne enfin à la porte, ce n'est pas le facteur,
c'est Mélanie. Son ex-copine, dont il n'a plus entendu parler depuis des
mois. Avec un bébé. Le sien. Le leur.
Etre père à 17 ans ? Il y a de
quoi pleurer.
Mais les garçons ne pleurent jamais...
- Auteur : Malorie Blackman | Editeur : Milan (coll. Macadam)
- Genre : Jeunesse/Drame/Réaliste | Langue : français
- Date de parution : 19/10/2011 | Nombre de page(s) : 287
J'avais pas mal
entendu parler de ce roman, notamment de par son aspect très émotionnel. J'ai
eu la chance de le trouver sur une brocante, et je l'ai maintenant enfin lu. Et
c’est pour moi un franc coup de cœur.
Il y a des romans comme ça dont on ne sait pas à quoi s’attendre, que l’on lit par curiosité ou grâce au bouche-à-oreille, et qui se retrouvent dévorés en quelques heures. C’est le cas pour Boys don’t cry qui, sans qu’on s’y attende, s’avère être un roman très fort, abordant des thèmes importants et très parlants.
On fait
connaissance avec le héros, Dante, alors qu'il attend ses résultats scolaires,
afin de savoir s'il va pouvoir poursuivre son rêve de devenir reporter en
entrant à l'université. Mais jamais il n'aurait imaginé que, sonnant à la
porte, ce serait son ex-copine Mélanie qui se présenterait avec un bébé, le
leur, pour le lui laisser et s'enfuir.
Dante est
d'abord complètement paniqué par la situation est totalement effrayé par le
bébé, Emma. Il ne veut pas la garder car il sait que dans ce cas il ne pourra
pas aller à l'université. A 17 ans, il ne veut pas être père, mais il n’a pas
le choix, il doit s’occuper d’Emma. Fort heureusement, il peut compter sur le
soutien de son père, même si leurs relations sont tendues, et sur son frère. Dante
doit faire face aux doutes de tous jeunes parents, aux regards des autres, aux
jugements, et c'est parfois très dur. Il s'attache à sa fille, même si pendant
un bout de temps il espère trouver une solution pour la confier à quelqu'un
d'autre.
Au fil des
pages, la peine que l'on avait pour Dante se transforme en attendrissement en
voyant comment il devient proche de sa fille. Au fil des jours il s'y attache,
prend ses responsabilité et réalise que l'université ce ne sera pas possible,
mais qu'il faut aussi qu'il trouve un travail pour subvenir aux besoins d'Emma.
Cela étant, on
ne suit pas que le point de vue de Dante dans ce roman, mais aussi celui
d'Adam, son frère, qui du coup agit comme un observateur plus ou moins externe
à la situation, et qui traite d’un autre sujet « grave ».
En effet, en
plus des problèmes d'un parent adolescent, il y a les problèmes d'un adolescent
homosexuel à travers le personnage d'Adam. Il a 16 ans mais s'accepte déjà
comme il est, il n'a pas honte. Mais ce n'est malheureusement pas le cas de
tous, comme de celui qu'il aime mais qui préfère se cacher. Et puis, il y a le
regard des autres, les insultes, etc. Les points de vue d'Adam sont courts, mais
on ressent bien sa douleur et il m’a vraiment touchée.
Adam est le
frère de Dante, plus jeune d'un an. Il a des idées bien arrêtées sur ce qu'il
aime ou non, sur ce qu'il veut, etc. Il devient dingue d'Emma quand il la voit
mais ça le rend également nostalgique car il sait qu'il est homosexuel, bien
que Dante tente de le persuader qu'il ne peut pas encore en être sûr. Il prend
grand soin de son corps et veut devenir acteur.
Adam cache des
choses, ses ennuis surtout, qui viennent en particulier de problèmes amoureux
et de son orientation sexuelle.
Leur famille monoparentale
et très masculine se ressoude, leur père ne se sent plus inutile, la relation
entre lui et Dante s'apaise. Certes la mort de leur mère reste dans leurs
esprits, mais ils renouent les liens entre eux. Ils parlent, se confient et s’avouent
des choses qui jusque-là étaient restées non dites, ce qui causaient des
tensions entre eux.
Ce récit est
très réaliste, il retrace les difficultés d'être un père adolescent, les
conséquences que ça a sur le quotidien, sur le reste de la famille.
La tension, la
fatigue, les soucis, tout y est. Même le danger représenté par une assistante
sociale est présent, ce qui apporte une tension en plus au récit.
Les derniers
chapitres sont déchirants, vraiment. Si Dante surmonte petit à petit ses
problèmes, Adam lui se retrouve à souffrir énormément, et j'avoue sans honte
que j'ai pleuré pour lui. Je ne comprendrais jamais le comportement des gens
qui font souffrir ainsi d’autres personnes. Mais c'est dans ces moments que le
soutien et l'amour familial se réveille et compte le plus.
En conclusion,
c'est un très beau roman que je ne regrette absolument pas d'avoir lu. C'est
touchant, émouvant et bouleversant, et je ne peux que le conseiller.
Karine N.
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