Dans une autre vie, elle s’appelait Adrienne Satti, mais à présent, elle
n’est plus que Widdershins. Gamine des rues, devenue noble, puis
voleuse – la vie ne l’a pas épargnée. Orpheline très jeune, elle a connu
la pauvreté et le luxe les plus extrèmes. Revenue aux ruelles sombres
d’où elle était sortie, elle est désormais considérée comme l’une des
voleuses les plus intrépides... Mais ses talents suffiront-ils à la
sauver de la ténébreuse conspiration qui ronge inexorablement les
entrailles de la cité de Davillon ? Découvrez Widdershins, l’aristocrate
devenue voleuse, qui connaît mille façons de couper une bourse et
autant de charmer ducs et barons dans les salons de la noblesse !
- Auteur : Ari Marmell | Editeur : Lumen
- Genre : Fantasy | Langue : français
- Date de parution : 03/04/2014 | Nombre de page(s) : 413
Ce roman de dark
fantasy m'a tenté dès que j'ai lu le résumé, et j’ai été vraiment ravie du coup
de le recevoir en partenariat. Je remercie donc les éditions Lumen pour cet
envoi, et pour ce super roman. C’est un récit qui m’a semblé assez flou au
départ, mais qui m’a vite emporté et je suis vraiment satisfaite de cette
découverte.
Le récit s'ouvre
sur un prologue se déroulant 2 ans plus tôt. On assiste à une scène macabre,
les résultats d'un sanglant massacre, et on fait connaissance avec Adrienne
Satti, jeune femme qui a échappé à cela en se cachant sur des poutres. Ainsi
débute son histoire qui nous est contée, une histoire qui est mystérieuse,
sombre et sanglante. On est conscients de ça dès le prologue, et c'est une
chose qui me plait. Le récit est sanglant et sombre, il y a de nombreuses
pertes, vous êtes prévenus, dont certaines de personnages auxquels on s'était
attaché, ce qui nous serre le coeur.
J'ai eu un peu
de mal à comprendre le but de l'histoire, je m'attendais à une intrigue bien
plus... Présente et complexe. Elle n'arrive vraiment qu'à la moitié du roman.
Là, il s'agit surtout de l'intrépidité de Widdershins et de tous ceux qui
veulent l'empêcher de nuire, pour diverses raisons. Mais, il y a aussi dans l’ombre
une sombre histoire de complot, de lutte interne et de religion. Dans ce
premier tome, on apprend à connaitre les personnages, leur passé et leur
caractère. En sommes, ce tome installe le fil du récit, les personnages et le
contexte, mais aussi une intrigue complexe qui pourrait bien refaire surface
par la suite.
Une chose qui
m'a semblé très floue pendant un moment, jusqu'à ce que ça nous soit expliqué tardivement
(j'aurais préféré que ce soit au début), c'est pourquoi et comment un dieu
habite dans l'esprit de Widdershins. Nous n'avons aucune informations pendant
un certain temps, et du coup on ne comprend pas bien. Ce dieu, Olgun, s'adresse
à Widdershins et intervient même par moment autour d'elle ou sur elle, dans la
mesure de ses moyens.
C’est un univers
complexe, très bien construit et détaillé qui nous est présenté là, même si les
informations, les explications viennent doucement. C'est assez compliqué à
comprendre par moments, mais on se laisse tout de même entrainer.
La cité de
Davillon, où se déroule ce tome, est constituée de diverses classes sociales,
pauvres et riches, de diverses Maisons aristocratiques et de plusieurs dieux
vénérés. Ce sont au total 147 dieux qui font partis du Pacte Sacré et sont
reconnus par la Grande Eglise que l'auteur a créé. Chaque cité, guilde, Maison,
etc., revendique comme protecteur un des dieux de ce pacte. Mais Olgun, la
divinité s'adressant à Adrienne, ne fait pas parti de ce Pacte. C’est un dieu
païen dont personne ne se souvient.
L'action est
très vite présente, menée par une plume fluide et agréable bien qu'étant un
poil ardue. Les choses se mettent doucement en place, mais on est happés de
suite, on a envie de savoir ce qu’il va se passer, comment va s’en sortir
Adrienne.
Adrienne Satti,
se cachant maintenant sous l’identité de Widdershins, est un personnage peu
commun. Forte de caractère, elle semble parler souvent toute seule, mais elle
s'adresse en fait à Olgun, une divinité qui, en guise de paroles, lui transmet
des émotions. C’est une forte tête qui ne mâche pas ses mots, et qui s’attirent
souvent des ennuis, sans même le faire exprès. Pauvre gamine orpheline des
rues, elle est finalement devenue noble, pour ensuite se lancer dans la
"carrière" de voleuse dans laquelle elle excelle.
Widdershins fait
partie de la Guilde des Dénicheurs mais est un peu une tête brulée, volant de
son côté et gardant une partie du butin pour elle.
Elle a une seule
amie "normale", Geneviève, une gérante de taverne rejetée par son
père car elle boite. Celle-ci tient beaucoup à Widdershins et s'inquiète pour
elle car elle prend trop de risques.
Les voleurs de
la Guilde obéissent au Seigneur voilé, qui, malgré le comportement de
Widdershins, semble la protéger tout de même.
Lisette, une
capitaine de la Guilde, veut se débarrasser de la jeune femme à cause d’une rancune
passée, et envoie Brock, un gros bras de la guilde qui n'apprécie pas
Widdershins, et d’autres hommes à ses trousses, sans avoir l’accord de qui que
ce soit.
Renard, un ami de
Widdershins faisant partie de la guilde, est un voleur très doué, mais je
trouve dommage de le voir si peu. Il ne revient qu’à partir de la page 260.
C'est un dandy un peu extravagant qui n'est pas insensible à Widdershins. Il
garde ça secret, mais Geneviève le comprend bien vite. La révélation finale le
concernant est surprenante mais logique en y réfléchissant, car ça explique plusieurs
choses.
Julien Bouniard,
le majoir de la Garde de Davillon, a une dent contre Widdershins, qu'il veut à
tout prix faire arrêter pour la jeter en prison. Il est très dévoué à son
travail et n'apprécie pas que les luttes entre voleurs s'immiscent dans son
domaine. Il est persuadé que Widdershins est responsable de tous les morts qui
surviennent à l’arrivée de l’archevêque.
William de
Laurent, l'archevêque, est un personnage atypique, assez éloigné de l'homme
d'église que j'imaginais. C'est un vieillard drôle et intelligent qui ne saute
pas aux conclusions. Il réfléchit vraiment, c'est un sage.
Alexandre
Delacroix, un vieil aristocrate qui l'a pris sous son aile, refait son
apparition dans le présent. Elle ne l'a pas revu depuis qu'elle s'est enfuie
après les événements sanglants du prologue, deux ans plus tôt. Si cet homme a
l'air d'être profondément bon, son serviteur, Claude, m'a paru très louche lui.
Dans le récit,
plusieurs chapitres se déroulent plusieurs années plus tôt (le nombre d'années
nous est indiqué et n'est pas toujours le même). Le récit parait du coup assez
décousu, mélangeant passé et présent. Toutefois, l'histoire est agréable à lire
et on comprend facilement, d'autant que le passé est celui d'Adrienne à
différents moments de sa vie, ce qui nous permet d'apprendre à la connaitre. De
plus, chaque passage se suit à peu près, nous faisant connaitre l'enfance
pauvre d'Adrienne, son entrée dans l'aristocratie puis comment elle est devenue
voleuse.
C'est un procédé
peu commun qui créé un certain suspense dans l’histoire. En général les
personnages nous racontent brièvement leur passé, ce qui fait que l’on sait
quasiment tout, mais là, nous avons droit à des pans entiers de son histoire,
simplement ils nous sont donnés au compte-goutte, ce qui entretient de manière
subtile le mystère. On découvre ainsi peu à peu son existence, dont comment
elle en est venue à rencontrer Alexandre Delacroix, qui a fait basculer sa vie.
Dans le présent,
l'arrivée à Davillon d'un archevêque de la Grande Eglise force les voleurs de
la guilde à se faire discrets pour ne pas s'attirer d'ennuis.
Mais, les
membres de la Guilde ainsi que le major de la Garde sont persuadés que
Widdershins va faire quelque chose de mauvais. Alors qu'elle n'envisageait pas
de faire quoi que ce soit, elle décide de détrousser cette éminence pour
montrer qu'elle peut agir sans être démasquée (et cette décision semble
beaucoup plaire à Olgun). C'est ainsi que l'intrigue se met enfin en place,
avec un mystérieux homme se faisant appeler l'Apôtre, qui souhaite la mort de
l'archevêque, mais aussi se débarrasser d'Adrienne, pour une raison inconnue.
Et cette dernière se retrouve malgré elle mêlée à tout cela.
Au fil des
pages, et surtout vers la fin, tout prend son sens, même les évènements
sanglants du prologue. On sait qui est responsable, qui cherche à tuer
Widdershins.
Les dernières
pages sont pleines d’actions et de rebondissements, mais aussi de réponses et
de quelques révélations, et cela nous donne très envie de découvrir la suite
des aventures d’Adrienne, alias Widdershins.
Karine N.
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