Marseille, de nos jours.
Incarcéré pour homicide, Alex s’acharne sur les haltères dans l’espoir d’expulser sa haine. Une haine qui le poursuit depuis des années, le consume et le torture. Car c’est bien la haine - et le racisme - qui l’ont attiré dans le gouffre.
Comment en sortir ?
Incarcéré pour homicide, Alex s’acharne sur les haltères dans l’espoir d’expulser sa haine. Une haine qui le poursuit depuis des années, le consume et le torture. Car c’est bien la haine - et le racisme - qui l’ont attiré dans le gouffre.
Comment en sortir ?
- Auteur : Bruno Lonchampt | Editeur : Sarbacane
- Genre : Drame/Contemporain | Langue : français
- Date de parution : 02/04/2014 | Nombre de page(s) : 205
Bloc de haine, c’est un récit qui s'annonçait violent
et dur, et ce fut le cas dès les premières pages. Je remercie donc les éditions
Sarbacane pour l’envoi de ce roman choc.
Nous suivons Alex,
un jeune de 25 ans, qui a effectué la moitié de sa peine de 15 ans de prison, 7
ans et demi, au moment où on le rencontre. Deux ans après son transfert à la prison
d'Arles, un nouveau détenu est placé dans sa cellule, un détenu qui va
exacerber sa haine mais aussi le faire évoluer.
On suit, logiquement,
le point de vue d'Alex qui nous partage son présent, mais aussi divers moments
de son passé, plus ou moins ancien. Pour la plupart, des indications
temporelles nous sont données, ce qui pratique pour se repérer.
Les chapitres
alternent en fait entre "hors les murs" (de la prison donc) et
"centrale d'arrêt d'Arles" (le présent, en prison). Ainsi, on voit le
passé d'Alex, et son quotidien en prison.
L'histoire se
déroule à Marseille (pour le passé d'Alex), et en prison à Arles pour le
présent. L'auteur a bien su représenter l'aspect marseillais de par la ville,
les caractéristiques, l'accent des personnages, etc. J’ai trouvé l’immersion
dans cet univers assez aisée, même si par moment je ne comprenais pas certaines
expressions spécifiques de la région.
Alex est consumé
par sa haine envers les arabes, qu'il tient pour responsables de son arrivée en
prison. Alors sa nouvelle cohabitation avec l'un d'eux, Abid, ne va pas lui
plaire du tout. Il est violent est vraiment méchant, envers tout le monde mais
en particulier envers les arabes, et donc Abid qui va lui servir de bouc
émissaire mais aussi de boniche dans leur cellule. Alex a eu une enfance et une
éducation difficile, à la dure, de la part de son père. Sa mère, elle, restait
passive, et la rage a grandi en lui. Le jeune homme de 25 ans a abusé du sport comme
exutoire, pendant son incarcération mais aussi avant, si bien qu'il a développé
une musculature importante contre laquelle le maigre et faible Abid ne peut pas
grand-chose.
Il est
franchement détestable pendant une grande partie du roman. Son comportement
envers le pauvre Abid, qui n'a rien demandé et se retrouve en prison alors
qu'au fond, il n'a rien fait, est vraiment intolérable.
Cette histoire
peut choquer pas mal de lecteurs car le racisme est vraiment central et
frappant dedans, de même que la violence, autant verbale que physique.
Si Alex, étant
jeune, restait assez.... soft par rapport à son racisme, les choses ont vite
empirées. Il devient presque fou à ce sujet, très excessif, ce qui finit par
l'amener en prison. Pourtant, quand il était plus jeune, il côtoyait des arabes
sans haine envers eux : son ex-copine Suheyla, son ancien patron dans un
garage, et quelques amis. Mais suite à une "agression" en compagnie
de Suheyla, agression qui a mal tournée car il s’est fait humilier devant les
yeux de sa copine, il a fait une croix sur tout ça, le racisme s'est enraciné
en lui, ainsi que la rage et l'honneur bafoué qui ne l'ont jamais quitté, et il
a trouvé Julie, tout aussi raciste que lui.
Je m'attendais cela
dit à plus d'action, de péripéties. Mais en fait il y en a peu, le récit est
plutôt calme, se révélant être une suite de souvenirs et une remise en question
d'Alex.
C'est sombre et
violent, douloureux et frappant. Un thème encore et toujours d'actualité qui ne
peut que parler au lecteur, tout en le choquant réellement et le faisant
réfléchir.
Karine N.
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