lundi 24 février 2014

Un vent de cendres de Sandrine Collette

Un vent de cendres, de Sandrine Collette
MASSE CRITIQUE BABELIO
Des années plus tôt, un accident l'a défiguré. Depuis, il vit reclus dans sa grande maison. Jusqu'au jour où surgit Camille...
Malo a un mauvais pressentiment. Depuis leur arrivée au domaine de Vaux pour faire les vendanges, Octave, le maître des lieux, regarde sa sœur Camille d'un œil insistant. Le jeune homme voudrait quitter l'endroit au plus vite, partir loin de cette angoisse qui ne le lâche plus.
Camille trouve ses inquiétudes ridicules, mais Malo n'en démord pas. L'étrange fascination d'Octave pour Camille, pour ses cheveux d'un blond presque blanc, le met mal à l'aise. Camille, elle, oscille entre attirance et répulsion envers cet homme autrefois séduisant, au visage lacéré par une vieille blessure.
Ils se disputent et, le troisième jour, Malo n'est plus là. Personne ne semble s'en soucier, hormis Camille qui veut retrouver son frère à tout prix.
Mais leur reste-t-il une chance de sortir vivants de ce domaine, ou le piège est-il déjà refermé ?
  • Auteur : Sandrine Collette     |     Editeur : Denoël
  • Genre : Thriller     |    Langue : français
  • Date de parution : 13     |     Nombre de page(s) : 255
Second roman de l’auteur, je l’ai tout autant aimé que le premier, même si le style est assez différent.

Dans cette histoire, nous suivons Camille et son frère Malo qui se rendent au domaine de Vaux pour y faire les vendanges. Dès leur arrivée, le propriétaire des lieux semble obsédé par Camille, qu’il observe sans arrêt. Si Camille trouve les inquiétudes de son frère ridicules, lui n’en démord pas : il se passe quelque chose de pas net. Et les évènements qui vont suivre vont malheureusement lui donner raison.

Nous ne suivons pas tout de suite les deux jeunes. En effet, le récit s’ouvre d’abord sur un prologue sanglant, un terrible accident qui tue une jeune femme, Laure, et laisse deux hommes vivants, Andréas et Octave, vivants mais blessés, brisés à jamais, dans leur tête et dans leur corps. L’intrigue en elle-même se déroule 10 ans après cet accident.

Le roman est découpé en 9 jours, ne comportant pas réellement de chapitres, juste des paragraphes délimités. Durant ces 9 jours, les choses vont en s’aggravant, jusqu’à l’apothéose du dernier jour. L’auteur sait vraiment manier le suspense dans ses romans, une chose que j’apprécie grandement.
Le fait que le récit soit au présent donne une atmosphère très particulière au texte, à l’histoire, si bien que l’on est très vite happé, même s’il n’y a pas beaucoup d’action, mais plutôt des doutes et de la tension.
C’est un récit empli d’émotions, même si elles ne sont pas flagrantes mais s’insinuent en nous peu à peu jusqu’à nous habiter. La douleur, la tristesse, la peur, l’angoisse prédominent. C’est un récit sombre, il n’y a pas de doutes à avoir là-dessus.

L’ambiance de ce roman est angoissante tout le long, principalement à cause d’Octave et Andréas qui observent le groupe de viticulteurs. Puis, la disparition étrange de Malo opère un tournant décisif dans l’histoire, étant donné qu’il n’est plus là pour surveiller sa sœur.

Si les personnages restent assez distant par rapport à nous, surtout les viticulteurs, on sent que les propriétaires du domaine sont centraux dans l’histoire. Il y a une étrange relation entre les deux, si bien que l’on se demande ce qu’il se passe vraiment. Ils ne sont pas vraiment amis, mais sont très liés par l’accident qui a tué Laure. Ils ne peuvent pas se séparer. Elle leur manque à tous les deux, et Camille les fascine tous les deux de par sa ressemblance avec Laure. Mais, ils ne sont pas obsédés de la même façon par elle, pas au même niveau. Andréas considère qu’elle est à lui, et pas à Octave.
Octave est celui que l’on voit le plus. Il est étrange, voyeur, dégouté par les séquelles de l’accident et ce qu’elles causent sur sa vie (notamment les femmes qui le fuient à cause de son visage défiguré).
Andréas est peu présent, sauf quand il est seul ou parle seul avec Octave. Mis à part ça, on ne le voit jamais, sauf à la fin. Fou depuis l’accident, obsédé par les souvenirs de Laure et de l’accident, il est reclus dans sa chambre de laquelle il ne sort plus.

Quant à la fin… bon sang ! Je ne m’attendais pas du tout à ça. Rien ne laisse présager la vérité concernant les maîtres du domaine. Et les toutes dernières pages… c’est une fin choc pour un récit trouble, psychologique et sombre. A ne pas rater.

Karine N.

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