lundi 8 juillet 2013

L'opéra macabre de Jeanne Faivre d'Arcier

L'opéra macabre - intégrale, de Jeanne Faivre D'Arcier
EN PARTENARIAT AVEC LES EDITIONS BRAGELONNE VIA LIVRADDICT
On a beau être vampire,on n’en est pas moins femme…

Des maisons closes d’Alger aux dédales de Bombay, des ruelles sombres de Séville aux bûchers funéraires de Bénarès, les créatures de la nuit ne cessent d’envoûter les humains qui croisent leur route. Mais aujourd’hui comme hier, Carmilla, la sublime danseuse de flamenco vampire, ou Mâra, la Déesse écarlate, qui fut l’amante du Prince des Démons avant de devenir la favorite de nombreux maharadjahs, restent femmes jusqu’au bout des ongles : leurs passions et leurs vengeances sont implacables, surtout lorsqu’elles se piquent d’aimer des tueurs de vampires ou d’exterminer les buveurs de sang assez fous pour les combattre.
Entre l’or rouge et la magie noire, la crasse des théâtres et les sortilèges des palais indiens, la guerre du sang s’annonce plus funeste que jamais…

Voici enfin Rouge flamenco et La Déesse écarlate (prix Ozone 1998) réunis en intégrale, dans une édition entièrement revue et corrigée.
  • Auteur : Jeanne Faivre d'Arcier     |     Editeur : Bragelonne
  • Genre : Fantastique     |    Langue : français
  • Date de parution :     |     Nombre de page(s) : 528
A PARAITRE LE 12 JUILLET

Tout d’abord, je tiens à remercier Livraddict et les éditions Bragelonne pour ce livre, qui en plus d’être un très bel objet, est également un superbe roman.

Cette intégrale regroupe deux romans, Rouge Flamenco et La Déesse écarlate (qui sont suivis, en roman indépendant, par Le Dernier vampire). J’ai remarqué que le tome 1 était plus court que le second, ce qui rend l’ensemble plutôt inégal. Mais une fois qu’on les a lu, on comprend pourquoi.
Ce roman parle de vampires. Mais, je ne le classerai pas dans la bit-lit. Ici, les vampires sont sombres, sanglants. Ils vivent la nuit, meurent au soleil, etc. Bref, presque tous les codes du vampire d’origine. Ce sont de « vrais » vampires donc, qui tuent, boivent du sang, et sont loin d’être gentils. Dans ce roman, on suit surtout deux femmes, des vampires à la forte personnalité et qui nous plonge dans un récit sensuel, sombre et diablement attirant.
Egalement, l’auteure, à la plume fluide et agréable à lire, a su construire une véritable intrigue derrière chaque histoire, des intrigues troubles dont l’on ne comprend le fin mot qu’au terme du tome.

·         Rouge Flamenco :

Parlons de Rouge Flamenco maintenant. On rencontre ici Carmilla, ancienne vampire, danseuse de flamenco, elle ne connait pas l’identité de son Créateur. Elle a également mit au point un substitut au sang. Elle vit en marge, loin de ses comparses. C’est une femme assez étrange. Sensuelle, elle a aussi un fort caractère, et de drôles d’insultes (elle traite quelqu’un de macaroni par exemple, ça m’a fait rire). C’est lorsque qu’elle croise Johannès que tout s’accélère. Vampire solitaire, tourmenté, il a besoin de son aide pour sauver des vampires malades.
Outre ces deux-là, plusieurs autres personnages interviennent, vampires ou non. Il y a Mâra, une vampire qui est restée longtemps aux côtés de Carmilla dans le passé, Dragon, un puissant vampire que l’on ne parvient pas tout de suite à cerner, mais aussi Ivan, un cinéaste humain qui veut à tout prix Carmilla dans son film, et se retrouve embarqué dans cette étrange affaire.

Il n’y a pas toujours d’action dans ce premier tome, mais le récit reste entrainant, fluide et bien écrit. Des passages du passé émaillent le présent, lui donnant du rythme et nous permettant de mieux connaitre les personnages. Par contre, les transitions entre passé et présent sont parfois un peu vagues.
Le tome est découpé en plusieurs « livres », en l’occurrence trois. Si le 1er et le 3ème sont dans la même continuité (découverte des lieux, de l’intrigue, des personnages, puis reprise de l’intrigue et fin), le 2ème fait une coupure dans l’ensemble. En effet, cette partie est exclusivement centrée sur Carmilla racontant son long passé d’Immortelle, de sa naissance humaine jusqu’au présent. J’ai beaucoup aimé cette partie, où les détails historiques de sa vie sont très précis, permettant ainsi de bien entrer dans chaque période de son existence.

Au niveau de l’intrigue, il y en a trois principales. D’abord, trouver un remède pour les vampires malades et essayer de les soigner. Ensuite, en contrepartie de l’aide de Carmilla, Johannès s’engage à l’aider à découvrir qui est son Créateur. Mais, il y a également la menace de plus en plus présente d’un mystérieux Immortel qui veut à tout prix la peau de Carmilla.
Le récit est entrainant, comme je l’ai dit, et les pages défilent très vite. J’ai adoré découvrir Carmilla, son passé mais aussi son présent, et suivre ses aventures dans ce tome. Par contre, j’ai trouvé la fin bien faite mais un peu rapide et manquant de détails. Cela étant, ça reste une excellente lecture.

·         La Déesse écarlate :

Dans ce second tome, nettement plus long que le premier, point de Carmilla (même si elle est évoquée à un moment). Suite du tome 1, on retrouve ici Mâra, et on fait connaissance avec un jeune humain plutôt troublé, Jonathan.

Le tome est ici découpé en sept « livres ». Le premier pourrait s’apparenter à une introduction, où l’on fait connaissance avec un mystérieux vampire qui cherche un bébé à naitre, et avec ce bambin qui aura toute son importance. La seconde partie débute 20 ans plus tard. Le bambin, Jonathan, a bien grandi, il a 25 ans, et il doit faire face à la disparition d’une amie à qui il tient beaucoup, Loraine. Les parties suivantes alternent, jusqu’à la fin de l’histoire, entre des parties suivant Mâra, puis Jonathan, et ainsi de suite.
J’ai trouvé cette construction bien trouvée, on voit vraiment une progression des personnages et de l’histoire.

Jonathan est un personnage intéressant à suivre. Il ne connait pas ses origines, il fait des rêves étranges qui le troublent plus qu’il ne le laisse voir à ses parents. Il écrit des nouvelles pour exorciser ses cauchemars, nouvelles qui semble être des échos du passé, un autre temps où il serait un certain Kim, en compagnie d’une vampire dans un harem. Sa vie change du tout au tout quand son amie Loraine disparait, disparition qui semble être en lien avec une secte, l’Hibiscus rouge. Ne pouvant l’abandonner, il se lance à sa recherche, et c’est comme ça qu’il se retrouve en Inde.
On retrouve également Mâra, ce tome tournant plus autour d’elle. Elle est la Déesse écarlate, la Reine des vampires. Elle revient en Inde, mais ne reconnait rien dans toute cette modernité, et en vient à se languir de Kim, un ado de son lointain passé. C’est ainsi qu’elle décide d’essayer de retrouver sa réincarnation. On en apprend plus sur elle, sur son passé, sa jeunesse vampirique et surtout sur l’identité de son Créateur, chose que l’on n’apprenait pas dans le tome 1.
Par contre, c’est peut-être un peu dommage que tous les deux ne se rencontre qu’assez tard dans le récit. C’est un peu étrange, même si au fond ça a son sens.

Cette fois, le récit tourne autour de l’Inde et de ses divinités, ainsi que d’une menace envers Mâra et Jonathan. J’ai vraiment apprécié le fait que les divinités et le Prince des démons soient des personnages à part entière. On rencontre donc, lors d’une partie semblable à un interlude, quasiment toutes les divinités hindoues, et j’ai vraiment aimé.
Tout s’enchaine, encore une fois, avec fluidité, c’est agréable à lire, même si certains passages sont un peu longs, il n’y a pas de gros temps mort. Egalement, les morceaux de passés sont moins présents, et cette fois introduit lorsque des personnages racontent leur histoire, ce qui rend l’ensemble plus fluide. A certains moments, de longs laps de temps s’écoulent en 2 lignes, mais le texte ne perd pas en fluidité, ces ellipses étant bien intégrées au texte. Quant à la fin, elle est encore une fois plutôt rapide, mais plaisante et dans l’esprit du roman au complet.

Pour conclure, cette intégrale est une excellente découverte. J’ai vraiment pris plaisir à la lire, et je la conseille à tous les amateurs de vampires sanguinaires.

Karine N.

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