"Il faut que je vous dise... J'aimerai annoncer que je suis le héros de
cette histoires, mais ce serait faux. Je ne suis qu'un morceau du
gâteau, même pas la cerise. Je suis un bout du tout, un quart de la
famille. Laquelle est mon nid, mon univers depuis l'enfance, et mes
racines, même coupées. Tandis que ma frangine découvrait le monde le
cruel le normal et la guerre, ma mère et ma mère, chacune pour soi mais
ensemble, vivaient de leur côté des heures délicates. C'est à moi que
revient de conter nos quatre chemins. Comment comprendre, sinon ?"
- Auteur : Marion Brunet | Editeur : Sarbacane (coll. Exprim')
- Genre : Jeunesse/Contemporain | Langue : français
- Date de parution : 06/03/2013 | Nombre de page(s) : 262
Ce roman, j’avoue
que je ne m’attendais pas à ça avant de le lire. Et au final, ce fut une
agréable surprise.
Il faut savoir
que ce roman traite d’un bout de vie de deux ados d’un couple homosexuel. Et,
vu le récit, avoir deux mamans n’est pas simple pour Joachim et Pauline
(surtout pour cette dernière en fait).
En effet,
Pauline entre en Seconde en début du texte, et Joachim en Terminale. Si
celui-ci à mit très tôt les points sur les « i » concernant les
remarques et insultes à propos de ses mères, Pauline elle n’était pas préparée
à ça. Et puis, elle n’est pas un garçon, elle ne peut pas taper sur tous ceux
qui se moquent. Du coup, son quotidien devient vite l’enfer.
Le roman est
découpé en trois parties, globalement de taille égale.
Dans la
première, on assiste à la rentrée des classes, et au début des brimades envers
Pauline. Joachim s’inquiète, mais ne comprend pas tout de suite ce qu’il se
passe. En effet, pour lui les choses se passent bien, donc il ne réagit pas
tout de suite.
Dans la deuxième
partie, le frère et la sœur, ainsi que leurs mères, sont en vacances chez leur grands-parents.
Joachim assiste vraiment à la détresse et à la douleur de sa sœur, mais il est
incapable de la consoler. Sa rage, sa colère augmentent d’autant plus.
Enfin, dans la
troisième et dernière partie, c’est la reprise des cours. Pauline a décidé de
lutter, et Joachim et ses amis la soutiendront et l’aideront.
C’est, je
trouve, un texte fort. D’une part il parle d’un thème qui fait polémique, et d’autre
part les émotions des personnages sont très présentes, nous heurtent de plein
fouet. Il y a beaucoup de questionnements dans Frangine : Est-ce normal d’avoir deux mères ? Les enfants
ont-ils envie de connaitre leur père ou non ? Comment faire face aux
jugements et aux insultes ? Etc. Franchement, ça fait réfléchir.
On voit aussi la
relation forte que le frère et la sœur ont tous les deux. Ils sont complices,
ils se soutiennent, même si par moments, comme dans toute fratrie, ils ont des désaccords.
C’est Joachim
qui nous raconte l’histoire, les soucis de Pauline. Toutefois, on n’est pas le
moins du monde à distance, car il est très proche de sa sœur et s’inquiète
vraiment pour elle. De plus, cela permet de voir la chute de la jeune fille, de
voir le gouffre dans lequel elle tombe. Et puis, il nous parle aussi de ses
mères, Julie et Maline. Il nous fait part de leurs soucis, entre le boulot, la
pression, la fatigue, l’inquiétude, ainsi que les soucis avec la mère de Julie
qui n’a jamais accepté l’homosexualité de sa fille et refuse de voir ses
petits-enfants.
Aussi, il nous
raconte ses angoisses à propos de sa copine, Blandine, et son envie de « passer
un cap » avec elle.
En clair, il
nous montre que, même si au sein de leur foyer, ils sont heureux, cela ne les
empêche pas d’avoir des problèmes.
En bref, Frangine est un récit fort qui nous
parle de la bêtise des gens, de l’homosexualité, et aussi des relations frère-sœur.
Un texte à ne pas rater je trouve.
Karine N.
Ton avis m'a donné envie de m'y intéresser, même si mon budget m'empêche d'acheter quoi que se soit...
RépondreSupprimerJ'espère que tu pourras le lire un jour dans ce cas, parce que c'est un très bon roman :)
Supprimer