L'Invisible de Robert Pobi

L'Invisible, de Robert Pobi.
-coup de coeur-

EN PARTENARIAT AVEC LES ÉDITIONS SONATINE.

Montauk, Nouvelle-Angleterre. Jake Cole revient pour la première fois depuis près de trente ans dans la maison où il a grandi. Son père, un peintre reconnu à l’égal de Jackson Pollock, y vit reclus depuis des années, souffrant de la maladie d’Alzheimer. Son état a récemment empiré et une crise de démence l’a conduit à l’hôpital. Si ses jours ne sont pas en danger, ses moments de lucidité sont rares. Jake est lui aussi un artiste en son genre. Travaillant en indépendant pour le FBI, il possède en effet un don unique pour lire les scènes de crime et entrer dans l’esprit des psychopathes.

Lorsque le shérif lui demande de l'aider à résoudre un double assassinat, Jake fait vite le lien avec un crime du passé, jamais résolu.

Alors que la ville, menacée par un terrible ouragan, est en pleine évacuation, les meurtres se succèdent et Jack est bientôt convaincu que son père connaît l’identité de l’assassin. La clé réside-t-elle dans les 5 000 mystérieux tableaux qu’il a peints inlassablement ces dernières années et qui semblent constituer une sorte d’étrange puzzle ?

• Auteur : Robert Pobi     |     Editeur : Sonatine
• Genre : Thriller     |    Langue : Français
• Date de parution : 10/05/2012     |     Nombre de pages : 426

Oh bon sang ! Wahou ! J’ai comme l’impression que rédiger cet avis va être ardu. Je vais donc commencer par remercier les éditions Sonatine pour ce partenariat, ainsi que Robert Pobi pour ce roman vraiment sensationnel.

L’Invisible, c’est clairement une plongée corps et âme dans la folie, l’horreur et le mystère. L’enquête que fait Jake, alors qu’il est à la base revenu parce que son père est à l’hôpital, nous ne la suivons pas en spectateur, nous la vivons. Et puis, il faut noter aussi que l’ensemble du roman se déroule en 4 jours seulement, ce qui donne un sentiment d’urgence au récit.

Jake Cole est le personnage qui porte le roman sur les épaules, conjointement avec l’intrigue. Ancien drogué au corps recouvert de tatouages, il est buté et ne se laisse pas marcher sur les pieds. Avec lui, soit on est avec lui, soit on est contre lui, et là ça ira mal. Il a tout de même une famille, en la personne de Kay, sa femme peu commune, et Jeremy, ce petit garçon de 3 ans vraiment adorable. Malgré ses torts, ce qu’il fait et à fait, je dois avouer que j’ai bien aimé le personnage de Jake, sombre, profond et torturé.

Il revient après trente ans d’absence dans la ville qui l’a vu grandir après un appel de l’hôpital où s’on père est interné après l’aggravation de son état. On sent que les deux hommes de s’aiment pas, et pourtant, Jake est là.

Et puis, survient le double meurtre. Une mère et son fils écorchés vifs. Il est appelé par le shérif pour son talent peu banal : sa faculté à analyser les scènes de crimes et à s’en souvenir dans les moindres détails. Et là, ce n’est clairement pas un crime « banal », mais un vrai massacre sanglant qui lui rappelle son passé.

Et puis, n’oublions pas le terrible ouragan qui menace la ville, contraignant les habitants à prendre la fuite, un point qui accélère le roman et ajoute une touche de tension.

Ainsi, le climat de l’histoire est annoncé : de l’angoisse, de la panique, de l’horreur et de la peur, qui va peu à peu toucher tout le monde. Nous sommes lancés dans une ville apocalyptique.

L’Invisible est une histoire machiavélique est diablement bien construite. Les chapitres sont assez courts, reflet du rythme haletant du récit. L’action et les rebondissements sont très présents, et les hypothèses tourbillonnent sous notre crâne. J’en suis même venue à me demander si, inconsciemment, je ne savais pas déjà qui était le coupable. Et puis, on se demande aussi ce qui a bien pu arriver au père de Jake pour qu’il en arrive là, et si ses peintures ont un rapport avec les meurtres violents et sanglants.

A l’image de la couverture, nous faisons face à un vrai puzzle d’enquête, et Jake doit associer chaque pièce pour comprendre. D’autant plus que tout ce qui arrive semble être lié à son père et à lui. Différents mystères nous assaillent : les crimes, bien évidemment, les étranges tableaux du père de Jake, et également le meurtre de sa mère qui n’a jamais été élucidé.

On pourrait croire que ça fait trop, mais pas du tout. D’autant plus qu’au final, tout est lié. C’est ce qui fait de L’Invisible un roman ahurissant, bluffant. Tout prend son sens dans les dernières pages, le moindre fait est expliqué, et on prend une grande claque quand on comprend enfin ce qu’il s’est passé. C’est comme quand on fait un puzzle, à l’instant où l’on pose la dernière pièce, on voit enfin le dessin dans son intégralité.

Robert Pobi rend l’ensemble incroyablement réalise, au point que ça en est effrayant. On y croit vraiment, on vit ce qu’il se passe, et notre cœur palpite au moindre fait. Les personnages, ce qu’il se passe… tout est vrai, réaliste.

Ce roman est vraiment un coup de cœur, qui n’a, pour moi, aucun point négatif. Ce thriller est sombre, bien construit et très addictif. On sent vraiment la tension présente car elle vient nous habiter, et le rythme insoutenable de l’histoire nous fait tourner les pages rapidement et avec une angoisse grandissante. De plus, le suspense est à son comble, et nous se comprenons qu’à la toute fin.

Ainsi, L’Invisible dérange, angoisse et ne laisse pas le lecteur indemne. C’est vraiment un roman superbe qu’il ne faut pas rater parce que, c’est bien beau de décrire ce que ressens le lecteur, mais c’est mieux de le vivre vraiment.

Karine N.