mardi 3 juillet 2012

Anamorphose de Nathy

Anamorphose, invictus tenebrae, de Nathy.
-coup de coeur-
Que l’on soit vampire ou humain, le passé d’un être laisse des marques indélébiles.
 

Dante se souvenait de tout. La violence de l’attaque de Lucrezia. La panique ressentie quand les canines avaient effleuré sa peau et déchiré sa gorge. La douleur épouvantable qui fut la sienne ; le feu parcourant ses veines tandis qu’elle s’abreuvait de son sang. Les soubresauts de son corps refusant la perte de son fluide vital. Son envie de crier, alors qu’aucun son ne pouvait franchir ses lèvres. Des larmes qui coulaient sur son visage pendant qu’elle se délectait de sa vie. Son rire dément, ses humiliations, ses tortures.
Esclave, tel était son nom.

Bien des siècles plus tard, une jeune humaine, Camille, aussi torturée que lui, croisera son chemin. 

Seront-ils capables d’échapper à leur obscur destin ?
  • Auteur : Nathy     |     Editeur : Rebelle
  • Genre : Fantastique/Romance     |    Langue : Français
  • Date de parution : 25/     |     Nombre de pages : 311
Ce roman, je l’ai acheté parce que j’ai de suite été charmée par le résumé, et parce que je suis une grande fan des récits où le personnage principal est un personnage torturé, qui a grandement souffert. Autant dire qu’ici, je suis comblée.

Tout d’abord, je tiens à féliciter Sophie Jomain pour sa préface, qui retrace vraiment bien le roman, et ce que l’on ressent pendant la lecture. Donc, bravo !

Ainsi, Anamorphose est clairement un roman empli de sentiments et d’émotions diverses. On y retrouve de la peur, de la souffrance, de la haine, de la tristesse, mais aussi de la joie, de la tendresse et de l’amour. C’est donc varié, pour notre plus grand plaisir, et ça nous touche vraiment, happant notre cœur dans l’histoire. En deux mots : ça chamboule !

On plonge dans une histoire qui est loin d’être pleine de personnages clichés. Au contraire, on traverse un morceau de vie, vibrant de réalité, on suit
Les personnages sont torturés par leur passé, violentés, et on les suit avec un intérêt immédiat et grandissant. On apprend à les connaitre peu à peu, leur caractère, leurs pensées, leurs envies et leurs peurs grâce à l’alternance des points de vue, racontés à la première personne, entre Dante et Camille.

Personnellement, j’ai plus apprécié le personnage de Dante, qui a subi des violences défiant l’imagination, et qui déteste sa condition de vampire. Je me suis sentie proche de lui et j’ai eu mal pour lui en lisant tout ce qu’il avait vécu. C’est un beau personnage, qui certes a souffert et a fait souffrir, mais qui maintenant fait tout pour éviter cela, quitte à se cloîtrer dans sa villa.

La romance entre Dante et Camille est loin d’être couru d’avance. Ce n’est que rejet entre eux au départ, puis se développe doucement une attirance qu’ils s’efforcent de nier pour diverses raisons. Mais ils ne pourront pas résister éternellement. On peut dire qu’ils se sont trouvés et ont soignés les maux de leur âme blessée ensemble.

La plume de Nathy est fluide, forte et ses descriptions sont criantes de réalisme, notamment au niveau des tortures. On souffre et on sait clairement ce qu’il se passe grâce à cela. Par contre, j’imagine que cela pourrait gêner les âmes sensibles.
On sent qu’elle a mis de ses émotions, toutes ses tripes dans ce texte, et je l’en félicite. C’est une perle.

Un petit point qui m’a chiffonné, c’est la disparition subite de Guillaume et Karl, les deux humains qui font sortir Camille de l’ombre au début, ainsi que le travail de la demoiselle dans la maison d’édition. Cela été, on peut considérer qu’ils sont « remplacés » par les deux amis vampires de Dante (même s’ils ne sont pas proches de Camille), et que ce fait peu être vu comme un enchainement logique dans lequel où on pourrait voir la progression de Camille, qui change d’entourage, d’environnement en passant des humains aux vampires au fur et à mesure qu’elle se rapproche de Dante.

Egalement, on retrouve le thème de la monstruosité prétendument généralisée des vampires qui s’oppose au thème selon lequel c’est la nature de l’humain transformé qui forge la nature du vampire.

Ainsi donc, si vous aimez les vampires, la romance, et la souffrance autant psychologique que physique, vous ne pourrez qu’aimer Anamorphose, qui ne vous laissera pas indemne.

Karine N.

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