vendredi 2 mars 2012

Vivants de Isaac Marion

Vivants, de Isaac Marion
-coup de coeur- 
R est un zombie. Il n’a pas de nom, pas de souvenirs, pas de pouls. Mais il rêve.
Dans les ruines d’une ville dévastée, R rencontre Julie. Elle est vivante, palpitante. C’est un jaillissement de couleurs dans un camaïeu de gris. Et sans vraiment savoir pourquoi, R choisit de ne pas la tuer. C’est le début d’une étrange relation, à la fois tendre et dangereuse.
Ce n’était jamais arrivé. R bafoue les règles des Vivants et des Morts.
Il veut respirer de nouveau, il veut vivre, et Julie va l’aider. Mais leur monde ne se laissera pas transformer sans combattre.

  • Auteur : Isaac Marion     |     Editeur : Bragelonne
  • Genre : Science-fiction/Dystopie     |    Langue : Français
  • Date de parution : 21/     |     Nombre de pages : 288
Vivants, c’est un vrai coup de cœur. En temps normal, je ne suis pas fan des romans de zombies, mais celui-là est vraiment hors du commun. Sous la plume d’Isaac Marion, ils paraissent tellement vivants justement, tellement… émouvants. On pourrait penser, rien qu’à la mention du mot « mort-vivant », qu’il s’agit d’un texte d’épouvante, de catastrophes, là où ces êtres sont dégoutants, des monstres.

L’originalité de ce roman est donc de  nous faire découvrir l’envers du décor, le côté des zombies, et de tisser une histoire d’amour entre l’un d’eux et une humaine qui devrait le craindre plus que de raison. C’est un concept vraiment intrigant.

« R » est le protagoniste principal, qui a perdu sa mémoire. Il vit au sein d’une communauté zombie, dans un ancien aéroport. Alors qu’il part à la chasse de quelques vivants, il rencontre Julie. Rencontre qui va changer son destin radicalement. Car en effet, dans son esprit s’invite celui de son dernier repas, l’ancien petit ami de Julie. « R » se retrouve incapable de tuer la jeune fille et décidera de la protéger, envers et contre tout, et tous.

Isaac Marion parvient avec brio à nous plonger dans les pensées de « R ». Nous découvrons sa logique, on s’immerge dans sa faim de chair, on est troublé pas ses doutes qui le taraudent occasionnellement, son absence de scrupules à tuer. C’est assez déstabilisant de voir à travers ses yeux, car son mode de pensée est assez confus. Cela étant, le nombre de scène de carnage est limité.  

Il y a un autre point positif. De temps à autre, nous nous retrouvons à suivre une autre vie que celle de « R », celle du défunt petit ami de Julie. Nous sommes donc plongés dans des flashbacks de joie et de tristesse, retraçant ses regrets, ses rêves, son désespoir, son amour pour Julie. Ces passages sont vraiment poignant, si emplis d’émotions. « R » en viendra à converser avec lui de temps à autre.

Quant à Julie, c’est bien entendu un personnage important. Meurtrie par un passé lourd, elle fait preuve de courage, de dérision face à cette étrange situation. Elle est d’abord méfiante envers « R », mais pas vraiment effrayée. Ensuite, elle sera perplexe, intrigué par le comportement de ce zombie qui semble bien tendre avec elle. Elle finira par tisser un lien puissant avec lui et accepter sa protection dans cette zone dangereuse pour elle qu’est le camp des zombies. Nous suivons aussi la guerre entre Vivants et Morts, et nous entrerons dans le monde de Julie, cette ville fortifiée qui tente de se reconstruire.

J’ai vraiment aimé cette lecture. Elle m’a emportée littéralement. L’écriture est fluide, agréable, et le concept est clairement innovant, très audacieux. C’est un pari gagné, parce que malgré sa nature de zombie, on s’attache à « R » malgré ses défauts, sa sauvagerie.

Je ne vois pas de mauvais points… Mis à part peut-être la fin, un peu trop facile et le fait que certaines questions restent sans réponses.

C’est tout de même une très bonne découverte, un bon investissement. C’est un roman innovant, hymne à la tolérance, à l’espoir, à l’amour et au courage. La lecture en est très prenante.

Karine N.

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